Wall Street termine en forte baisse, ébranlée par Evergrande

La Bourse de New York a fortement reculé lundi 20 septembre, accusant une de ses pires séances de l'année, ébranlée par les inquiétudes autour du secteur immobilier en Chine et du sort du géant Evergrande.

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La façade du New York Stock Exchange, à New York, le 13 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a lâché 1,78% à 33.970,47 points. Le Nasdaq, à forte concentration technologique, a perdu 2,19% à 14,713,90 points. Le S&P 500 a reculé de 1,70% à 4.357,73 points.

"L'aversion au risque s'est intensifiée (...) alors que des inquiétudes de contagion ont surgi concernant la faillite potentielle du groupe chinois Evergrande, le promoteur immobilier le plus endetté au monde", ont résumé les analystes de Schwab.

Le géant chinois de l'immobilier a de plus en plus de mal à faire face à sa dette de plus de 300 milliards d'USD sur laquelle il doit des intérêts cette semaine et les investisseurs craignent une faillite qui pourrait se répercuter à travers le monde.

Interrogée sur ces inquiétudes, la Maison Blanche a temporisé : "il s'agit d'une entreprises chinoise dont les activités sont d'abord concentrées en Chine", a indiqué la porte-parole Jen Psaki. "Cela dit, nous surveillons toujours les marchés mondiaux, y compris l'évaluation de tout risque pour l'économie américaine et nous sommes prêts à réagir de manière appropriée si nécessaire".

Pour Karl Haeling de LBBW, "le risque de contagion n'existe que si les autorités chinoises laissent Evergrande tomber complètement en faillite, mais cela ne fait pas sens pour la Chine vu les problèmes internes et les coupes d'emplois que cela va créer".

Au-delà des craintes d'un effet de dominos, d'autres facteurs ont rendu les investisseurs nerveux dans un marché qui faisait déjà du surplace depuis plusieurs séances, estimait pour sa part Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

"Je ne suis pas sûr que la Chine laisse exploser Evergrande. Pour moi, les vents contraires pour les marchés viennent nettement de Washington", soulignait l'analyste citant notamment l'impasse sur le réhaussement du plafond de la dette américaine "devenu un enjeu politique".

Jeu avec le feu

"On joue vraiment avec le feu au risque que le gouvernement ferme, ce qui n'est pas catastrophique mais ça ne donne pas confiance à court terme", relevait encore M. Volokhine soulignant aussi que l'adoption du plan d'infrastructures de 1.200 milliards d'USD piétinait.

Les marchés étaient également tendus avec la réunion monétaire de la Fed qui commence mardi 21 septembre et l'attente d'indices sur le calendrier d'une réduction du soutien monétaire.

Les rendements sur les bons à 10 ans sur le marché obligataire baissaient à 1,30% contre 1,36% à la précédente clôture, les investisseurs cherchant des actifs sûrs.

Signe de la préoccupation des opérateurs, l'indice de volatilité du marché, le VIX, aussi baptisé "indice de la peur" a fait un bond s'élevant à autour de 25 points, son plus haut niveau depuis mai.

La totalité des onze secteurs du S&P ont conclu fortement dans le rouge. Les financières ont accusé le coup, chutant de 2,22%, dans le sillage d'une baisse des rendements obligataires. Citi, Bank of America, Goldman Sachs ont toutes lâché plus de 3%.

Le secteur énergétique a terminé en berne, cédant 3,04%, dans le sillage d'un recul des prix du pétrole.

Le titre de la firme d'engins de chantiers Caterpillar, poids lourd du Dow Jones, a fondu de 4,47% à 190,82 dollars tandis que le spécialiste du cuivre et géant minier Freeport-McMoRan a abandonné 5,69% à 31,17 USD.

Cette accumulation de tendances à la baisse a aussi suscité des prises de profits. Le titre Alphabet, maison mère de Google, qui a gagné plus de 60% depuis le début de l'année, a lâché 1,73% à 2.780,34 USD.

Rares titres à avoir le sourire, ceux des compagnies aériennes ont salué le fait que l'administration Biden va rouvrir les frontières aux voyageurs européens vaccinés.

American Airlines a gagné 3,04% à 20,33 dollars.

L'éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard a fondu de 4,25% à 76,18 USD alors qu'il ferait l'objet, selon le Wall Street Journal, d'une enquête du gendarme de la Bourse, la SEC, notamment sur les accusations de harcèlement au sein de l'entreprise.

AFP/VNA/CVN

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