La fête de Giong appelée à devenir patrimoine culturel

La fête de Giong a une signification particulière car Giong est l'un des 4 génies immortels de la nation. C'est ce qu'a souligné Nguyên Chi Bên, directeur de l'Institut de la culture et des arts du Vietnam, en soutenant l'élaboration par le Comité populaire de Hanoi d'un dossier de reconnaissance en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO.

Toujours selon lui, la fête de Giong est le rappel d'une épopée du peuple vietnamien. Elle perpétue les cultes les plus anciens des Viêt d'antan dont celui de la fécondité et celui dédié aux génies des pierres... L'originalité de cette fête tient dans le fait que les anciens Viêt ont fait de Giong un personnage de sa mythologie. Ainsi, cette fête exprime la haute créativité des Vietnamiens, une créativité très riche de couleurs se traduisant dans les fêtes organisées par chaque localité. Cependant elle ne porte pas atteinte à un point commun : toutes les fêtes dédiées au génie Giong comprennent la reconstitution d'une bataille sans épées et autres armes mais dont la présence est mimée. En d'autres termes, la fête de Giong est un ensemble de symboles revêtant de nombreuses significations.

Partageant ce point de vue, la vice-directrice du Département des patrimoines culturels du ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme, Lê Thi Minh Ly, a également affirmé que "les chercheurs ont une haute estime des valeurs et des significations de la fête de Giong qui participe d'une tradition populaire, importante pour la communauté". Exprimant son point de vue sur la faisabilité d'un tel dossier, elle a souligné qu'"au début du 20e siècle, le Professeur Nguyên Van Huyên et M. Dumoutier, un scientifique français, ont réalisé une étude assez complète de cette fête à l'époque. Elle permettra de comparer les pratiques de cette époque avec celles d'aujourd'hui". Mais l'important, c'est qu'elle "soit bien vivante", souligne-t-elle, en ajoutant immédiatement que les concepteurs du dossier devront toutefois accorder une priorité au programme de préservation de cette fête.

Pour sa part, Nguyên Chi Bên a également affirmé l'existence de documents sur cette fête qui jouit depuis longtemps de "l'attention de scientifiques vietnamiens comme étrangers". À l'époque monarchique, les lettrés ont décrit cette fête dans des ouvrages tels Viêt diên u linh, Linh Nam chich quai, Thiên Nam ngu luc… À présent, les recherches sur cette fête résultent de personnes comme les Professeurs Nguyên Van Hiên, Trân Quôc Vuong, ou les scientifiques Ta Chi Dai Truong, Nguyên Tu Cuong... Ce qui facilite bien l'élaboration de ce dossier. Il faut souligner en particulier le travail de l'École française de l'Extrême-Orient qui, en 1983, a collecté les traditions sur les génies des villages du delta du fleuve Rouge, dont le génie Giong.

"La fête de Giong peut répondre aux critères de l'UNESCO pour prétendre à la qualité de patrimoine culturel immatériel", avance Nguyên Chi Bên. Selon lui, chaque candidat doit satisfaire à 5 critères : avoir un caractère immatériel, constituer une création de l'humanité, faire l'objet d'un projet de préservation, bénéficier du soutien de la communauté pour sa préservation, enfin être recensé suivant les règles de l'UNESCO.

Vân Anh/CVN

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