France
La cure de jouvence des gares parisiennes

Une salle de gym, une brasserie, des endroits plus sympathiques pour s'asseoir, un coup d'œil sur la ville ou simplement des panneaux d'information plus visibles: la SNCF veut donner un coup de jeune aux grandes gares parisiennes, à coups de centaines de millions d'euros.

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Des personnes marchent dans la galerie marchande de la Gare Saint-Lazare à Paris.

La cure de jouvence a déjà commencé en 2007 avec un grand dépoussiérage - et de nouvelles boutiques - Gare de l'Est, puis en 2012 Gare Saint-Lazare, transformée en centre commercial. Le chantier le plus spectaculaire concerne désormais la plus discrète, et la moins utilisée, des six grandes gares terminus de la capitale: Austerlitz. Derrière un mur d'échafaudages, la majestueuse halle des années 1860 qui était encombrée par les voies du RER et un parking se prépare à accueillir à nouveau les voyageurs. L'architecte et designer Jean-Michel Wilmotte a conçu pour trôner dans cet espace retrouvé une sorte de gros ballon, qui abritera entre autres un restaurant.

Le lifting d'Austerlitz doit coûter 290 millions d'euros à la SNCF, sur une opération immobilière plus vaste chiffrée à plus d'un milliard qui nous emmènera jusqu'en 2024. "Ça sera très contemporain, assez sublime", s'enflamme Patrick Ropert, le directeur général de Gares & Connexions, la branche de la SNCF qui s'occupe des gares. De l'autre côté de la Seine, on parle surtout patrimoine à la Gare de Lyon: après la tour de l'Horloge, on rénove des façades, des sols, des toitures et des fresques, avant d'aménager de nouvelles boutiques.

Suivront la rénovation de la grande halle et aussi une nouvelle façade sur le côté rue de Bercy, en annexant une voie de desserte routière. "Chaque projet de gare est un projet de rénovation de la ville. Les gares y ont un rôle essentiel, et c'est pour ça qu'on investit massivement" -1,2 milliard d'euros sur les trois années 2018 à 2020 -, souligne Patrick Ropert. Multiplier les implantations commerciales permet de répondre aux besoins des voyageurs et des habitants, et aussi de trouver de nouveaux revenus, dit-il: "Plus on investit et plus on gagne d'argent dans les commerces et les services, et plus on peut rénover un très grand nombre de gares", y compris les plus petites.

Une gare pour les JO

La SNCF a donc déménagé ses propres services Gare Saint-Lazare pour y loger des activités plus lucratives, comme un centre d'affaires et une salle de gymnastique. "Auparavant, on faisait des travaux tous les 15-20 ans. Maintenant, on ne s'arrête plus, et continument on améliore, on agrandit... C'est vraiment une nouveauté", remarque Patrick Ropert. Là aussi, la rénovation de la verrière du XIXe siècle est annoncée. Pour la bagatelle de 150 millions d'euros.

Le réaménagement en cours de la Gare Montparnasse doit coûter la même chose, partagés avec le promoteur Altarea Cogedim qui en fait une galerie marchande. Si l'opération ne doit être achevée que fin 2020, le premier tiers vient d'être livré: d'anciens espaces de vente, la consigne et des bureaux ont été remplacés par de nouvelles boutiques, une brasserie, un espace d'attente... "L'idée, c'est aussi de répartir les gens. Les clients avaient tendance à tous emprunter le même chemin et à s'agglutiner sur le quai transversal" au départ des trains, explique Marie-Laure Dieu-Guillot, adjointe de la directrice du projet Paris-Montparnasse.

"Tout notre travail, c'est de rendre l'ensemble des bâtiments agréables et de permettre à chacun d'attendre à d'autres endroits en étant un peu moins serrés", renchérit Patrick Ropert. Ici comme ailleurs, cette meilleure gestion des flux implique aussi d'améliorer les panneaux d'information. Plus grands, plus nombreux. Le gros morceau va maintenant être la restructuration de la Gare du Nord, confiée pour 600 millions d'euros à une société détenue à 34% par Gares & Connexions et à 66% par Ceetrus, la foncière du groupe Auchan.

Il s'agit d'ajouter une aile à la première gare d'Europe pour accueillir le terminal des départs et un centre-commercial. À l'arrivée, les voyageurs continueront à sortir de plain-pied dans le bâtiment de 1864, remis en valeur. Le chantier doit commencer à l'automne. L'objectif est d'ouvrir en 2023, avant les jeux Olympiques. En attendant, des automates vont être installés Gare du Nord pour faciliter la détaxe des voyageurs de l'Eurostar à destination du Royaume-Uni, dans l'optique du Brexit.


AFP/VNA/CVN

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