La Compagnie aérienne britannique Flybe au bord de la faillite

La Compagnie aérienne britannique Flybe luttait pour sa survie lundi 13 janvier, cherchant à obtenir auprès du gouvernement une aide financière pour éviter une faillite qui mettrait en péril 2.000 emplois un an à peine après son sauvetage.

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Un Dash 8 Q400 de la Compagnie aérienne Flybe à l'aéroport de Düsseldorf, dans l'Ouest de l'Allemagne, le 24 septembre 2019.

Une source proche de la compagnie a confirmé que les discussions marathon continuaient lundi soir 13 janvier entre le gouvernement et les créanciers de la compagnie après avoir démarré ce weekend.

La chaîne de télévision Sky News affirme pour sa part que sans intervention du gouvernement, la Compagnie aérienne pourrait déposer le bilan dès mardi 14 janvier.

Sa faillite serait un nouveau coup de tonnerre dans le ciel britannique moins de quatre mois après la chute retentissante du tour-opérateur Thomas Cook, que le gouvernement britannique n'a d'ailleurs pas souhaité sauver.

Flybe, dont le siège est à Exeter (Sud-Ouest de l'Angleterre), avait pourtant évité la faillite il y a un peu moins d'un an grâce à son rachat par le consortium Connect Airways, qui rassemble plusieurs investisseurs dont Virgin Atlantic.

Les nouveaux propriétaires avaient acquis le transporteur à bas prix pour une somme modique - quelque 2 millions de livres - en promettant d'y injecter plusieurs dizaines de millions.

Mais le transporteur, qui perdait de l'argent, n'est pas parvenu à se redresser et ses difficultés sont persistantes, entre baisse de la demande sur fond de ralentissement de l'économie britannique, hausse du prix du carburant et forte concurrence en Europe.

Flybe "ne commente pas les rumeurs et les spéculations", a réagi la compagnie sur son compte Twitter, assurant dans le même temps qu'elle continue de proposer ses services aux clients.

Le gouvernement britannique s'est également contenté de décliner de commenter "les spéculations ou les affaires financières d'une entreprise privée", tout comme Stobart, autre membre de Connect Airways avec le fonds Cyrus Capital.

L'Association de consommateurs Which ? estime que les informations sur son avenir suscitaient "une grande crainte chez ses clients".

Les syndicats ne cachaient pas leurs inquiétudes de leur côté, à l'image de Unite, l'une des principales organisations britanniques, qui demande au gouvernement d'intervenir.

"Le gouvernement doit montrer qu'il a tiré les leçons de la faillite de Monarch (fin 2017, ndlr), ce qu'il n'avait pas fait pour celle de Thomas Cook", souligne Diana Holland, une des responsables du Syndicat.

Brian Strutton, secrétaire général du syndicat des pilotes britanniques Balpa, s'est dit lui "consterné" que "l'avenir d'une compagnie aérienne britannique majeure et de centaines d'emplois soit discuté en secret sans entendre les salariés et leurs représentants".

Créée en 1979, Flybe, qui compte 2.000 salariés, transporte environ 8 millions de passagers chaque année, vers 170 destinations en Europe. Elle est très présente dans les aéroports de Manchester (Nord de l'Angleterre), Southampton (Sud), Aberdeen (Ecosse) et Belfast (Irlande du Nord).

Pour John Strickland, analyste du secteur de l'aviation cité par PA, la faillite de Flybe pourrait avoir "un impact significatif" sur plusieurs aéroport britanniques notamment Exeter et Southampton, avec un résultat "dramatique" sur les communautés régionales.

De son côté, le parlementaire Stephen Farry a jugé lundi 13 janvier sur Twitter que les nouvelles de Flybe étaient "très inquiétantes pour l'Irlande du nord et les connexions avec la Grande-Bretagne", assurant qu'il allait contacter d'urgence le ministère des entreprises (BEIS) britannique pour faire part de ce problème.

Pour M. Strickland, il est toutefois peu probable qu'il y ait "une volonté politique d'intervenir", sachant qu'il n'y a pas eu de fonds publics injectés pour sauver le voyagiste Thomas Cook, dont la faillite s'est traduite par des milliers de licenciements, ou pour empêcher la chute de la compagnie Monarch en 2017.


AFP/VNA/CVN

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