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L'ex-PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, répond à des journalistes lors d'une conférence de presse à Beyrouth, le 8 janvier. |
Démission ou pas démission ? Le mot pèse lourd dans le litige qui oppose désormais Carlos Ghosn à son ancien employeur. Le dirigeant de 65 ans, à la retraite forcée à cause de ses déboires judiciaires, estime que ses droits ont été bafoués par Renault. Il a engagé une première procédure devant le tribunal chargé des affaires sociales, les prud'hommes, et en prépare une deuxième devant un tribunal de commerce.
L'affaire intervient sur fond de troubles sociaux en France, entre crise des "gilets jaunes" et réforme des retraites.
Le conflit entre l'ancien patron de Renault, Carlos Ghosn, et Renault porte sur les conditions de son départ de l'entreprise.
Estimant que Carlos Ghosn avait démissionné de ses fonctions le 23 janvier 2019, alors qu'il était en prison au Japon pour diverses malversations présumées, Renault avait annoncé l'an dernier que l'homme d'affaires franco-libano-brésilien avait perdu ses droits à une "retraite-chapeau" pour un montant brut de 774.774 euros par an. Pour y prétendre, M. Ghosn devait en effet être encore présent comme mandataire social au moment de faire valoir ses droits à la retraite.
Le conseil d'administration du groupe au losange avait également estimé que l'ancien PDG avait perdu ses droits aux actions qui lui avaient été attribuées entre 2015 et 2018 en récompense des bonnes performances du constructeur. Leur règlement était en effet subordonné à une condition de présence dans l'entreprise quatre ans après leur attribution, "sauf départ à la retraite".
Considéré comme démissionnaire, M. Ghosn a ainsi perdu 380.000 actions, dont la valeur est estimée à environ 15,5 millions d'euros au cours actuel du titre Renault.
L'ex-PDG dément cette "interprétation".
"Je n'ai pas du tout démissionné, je me suis retiré de mon job de CEO (PDG, NDLR) pour permettre à Renault de fonctionner, c'était en janvier, j'étais en prison. Je ne pouvais pas laisser Renault paralysé par une situation de ce type", s'est encore défendu Carlos Ghosn dans un entretien diffusé sur France 5 lundi soir 13 janvier. "De là à dire que j'ai démissionné, franchement c'est une interprétation qui est propre à ceux qui sont en train de dire cela".