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Le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni (au micro), le 12 avril à Tripoli. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Cette réunion se déroule à un moment crucial : d'une part les jihadistes du groupe État islamique (EI) ont récemment étendu leur influence à l'ouest de la ville libyenne de Syrte qu'ils contrôlent depuis juin 2015. D'autre part, le gouvernement d'union nationale parrainé par l'ONU peine à asseoir son autorité, plus d'un mois et demi après avoir pris ses fonctions à Tripoli.
Le sommet, présidé par le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni et le secrétaire d'État américain John Kerry, réunira "les principaux acteurs" régionaux et internationaux dans le but de soutenir "le processus de stabilisation" en Libye, a déclaré M. Gentiloni au cours d'une récente visite en Tunisie.
Les combattants de l'EI se sont emparés la semaine dernière de la localité d'Abou Grein, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Syrte, après une série d'attaques contre les forces militaires du gouvernement d'union. C'est la première fois que le groupe extrémiste réussit à étendre son contrôle à l'ouest de cette ville.
Dissensions politiques et vide sécuritaire ont facilité depuis 2014 l'implantation de l'EI en Libye, constituant une menace directe pour ses voisins et l'Europe.
Unifier les rangs
Les ministres des Affaires étrangères discuteront du "soutien international au nouveau gouvernement et se concentreront sur les questions sécuritaires", a déclaré le porte-parole du département d'État, John Kirby.
Des responsables et des diplomates américains ont affirmé le 12 mai que les États-Unis étaient prêts à assouplir l'embargo de l'ONU sur les armes imposé au début de la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, pour aider les nouvelles autorités à lutter contre l'EI.
Le chef de exécutif libyen Fayez al-Sarraj, le 4 mai à Tripoli. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les participants tenteront par ailleurs d'apporter un soutien supplémentaire au nouvel exécutif libyen dirigé par Fayez al-Sarraj au moment où ce dernier fait face à de nombreuses difficultés, dont celle d'imposer son autorité dans un pays rongé par les divisions.
Depuis son arrivée à Tripoli fin mars, le gouvernement Sarraj a toutefois réussi à étendre son pouvoir dans la capitale et à rallier à sa cause les milices armées de l'ouest du pays.
Il espère encore gagner l'adhésion du gouvernement parallèle installé dans l'Est qui refuse de céder le pouvoir avant un vote de confiance du parlement, maintes fois reporté.
La communauté internationale mise sur un gouvernement d'union plus fort, seul à même de lutter contre la menace jihadiste et d'endiguer le flux migratoire depuis la Libye, à 300 kilomètres seulement des côtes italiennes.
Un récent rapport parlementaire britannique estime que l'opération navale de l'Union européenne contre les passeurs au large de la Libye est "un échec".
Une fois encore, les regards sont tournés vers Tripoli : "Sans le soutien d'un gouvernement libyen stable, l'opération ne peut pas rassembler les informations nécessaires pour s'attaquer aux trafiquants", indique le rapport.
AFP/VNA/CVN