>>Nouvelles opportunités dans l'attraction des investissements aséaniens
>>Le Vietnam participe au Sommet d'affaires et d’investissement de l’ASEAN
>>La Communauté économique, moteur de l'investissement du bloc régional
>>AEC, une ouverture pour les exportations vietnamiennes
La Communauté économique de l'ASEAN (AEC) joue un rôle central et est considérée comme le moteur de la promotion de la coopération et de l'intégration régionales, comme de la réalisation de la Vision de l'ASEAN pour 2025.
L'année 2015 est un tournant historique de la coopération au sein de l'ASEAN avec la naissance, fin 2015, de la Communauté de cette association. |
L'objectif de l'AEC est d'établir une zone économique stable, prospère et compétitive au sein de laquelle les biens, les services et les capitaux circulent librement, où le développement économique est équitable, et la pauvreté et les écarts de développement, en voie de réduction, ce afin d'élever sa compétitivité pour attirer davantage d'investisseurs.
L'AEC repose sur quatre éléments essentiels, un marché uni que, une zone économique compétitive, un développement égal sur le plan économique, et une intégration économique mondiale, lesquels font l'objet d'un suivi grâce à la création d'une carte de performances de l'AEC (Scorecard AEC) en vue d'évaluer le processus de leur application par les pays membres.
Après 2015, les dirigeants de l'ASEAN entendent faire de la Communauté de l'ASEAN un marché unique en termes de production comme de circulation des biens, des services, des capitaux et des travailleurs qualifiés, une zone libre de barrières tarifaires comme non-tarifaires, promouvant le commerce et l'investissement, une unification des normes, une amélioration des règles d'origine, le développement d'un marché des capitaux...
L'édification de l'AEC prend la forme de conventions et d'accords importants comme, entre autres, l'Accord sur la zone de libre-échange de l'ASEAN, l'Accord sur le commerce des biens de l'ASEAN, l'Accord-cadre de l'ASEAN sur les services, l'accord-cadre sur la zone d'investissement de l'ASEAN, l'Accord sur l'investissement intégral de l'ASEAN, ou encore l'Accord-cadre sur la coopération industrielle de l'ASEAN... Ainsi, en 2010, l'ASEAN a supprimé les taxes d'import-export ou les a réduites à 5% dans six pays membres, et en 2015, dans quatre autres, créant un marché ouvert dépourvu de barrières douanières.
Pour créer une zone économique concurrentielle
L'ASEAN intensifie ses politiques en matière de concurrence, de protection des consommateurs, de protection de la propriété intellectuelle, de développement des infrastructures, de développement de l'e-commerce...
Les habitants de l'ASEAN seront autorisés à travailler dans les autres pays membres, mais dans seulement huit secteurs. |
L'ASEAN a adopté et met en oeuvre le cadre de l'ASEAN sur le développement économique équitable (ASEAN Framework on Equitable Economic Development-AFEED) relatif à l'assistance des pays aséaniens et au soutien du développement des PME. Ce bloc régional met en oeuvre des accords de libre-échange avec ses six grands partenaires que sont la Chine, le Japon, la République de Corée, l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et accélère les négociations de l'Accord de partenariat économique intégrale en vue de créer un espace économique ouvert en Asie de l'Est.
Durant le processus de fondation de l'AEC, les pays membres de l'ASEAN font face à de nombreuses difficultés. Premièrement, la libéralisation du commerce et des services reste lente malgré l'application de l'Accord cadre sur les services de l'ASEAN (ASEAN Framework Agreement on Services-AFAS), et de l'Accord cadre sur la zone d'investissement de l'ASEAN (ASEAN Investment Area -AIA).
Deuxièmement, le processus de création de l'AEC dépend des réformes internes menées par les pays membres, dont la question du secteur de la logistique. En effet, plusieurs pays aséaniens, excepté Singapour, connaissent des difficultés en ce domaine.
Régler des différends entre certains pays
Troisièmement, l'investissement direct étranger reçu dans l'ASEAN est freiné par l'existence d'obstacles politiques et institutionnels à un niveau national comme régional. Par ailleurs, le processus d'intégration à l'ASEAN ne prend pas assez en compte les rôles de la population, de la société et de la communauté des entreprises. Quatrièmement, en l'état, l'AEC ne parvient pas à libéraliser les secteurs de l'agric ulture, de la construction automobile et de quelques autres. Les habitants de l'ASEAN seront autorisés à travailler dans les autres pays membres, mais dans seulement huit secteurs dont la comptabilité, le tourisme et l'ingénierie, lesquels ne représentent que 1,5 % de l'emploi dans la région. Par ailleurs, les échanges commerciaux au sein de l'ASEAN ne représentent que 24% du commerce mondial.
Cinquièmement, les membres de l'ASEAN s'efforcent de régler des différends entre certains pays et de maîtriser les incendies de forêt en Indonésie. Enfin, les pays doivent faire face à des différences en termes de niveau de développement, de culture... ainsi qu'à des problèmes sociaux particulièrement préoccupants comme la corruption, l'absence de compatibilité dans les infrastructures, de différences en matière de coût du transport.
L'AEC a un rôle important dans le processus de fondation de la Communauté de l'ASEAN. La participation à l'AEC est une opportunité, mais aussi un défi pour tous ses membres. Toutefois, l'AEC donnera à ses membres sous développés l'opportunité de combler leurs écarts avec les autres pays de la communauté.