Pour Pékin, l'entrée de sa devise au rang de monnaie de réserve représente une réussite politique majeure. |
Le conseil d'administration du FMI, qui représente ses 188 États membres, a sans surprise entériné un rapport favorable de ses experts qui ont estimé que la monnaie chinoise remplissait les conditions pour rejoindre les DTS.
Pour Pékin, l'entrée de sa devise au rang de monnaie de réserve représente une réussite politique majeure dans sa quête de reconnaissance économique internationale. Le renminbi rejoint ainsi le dollar des États-Unis, la livre sterling du Royaume-Uni, le yen du Japon et l’euro de l’Union européenne.
Cette décision entrera en vigueur en automne 2016, le temps d'inclure concrètement la monnaie chinoise dans l’unité de réserve. À partir du 1er octobre prochain, le DTS sera donc composé pour 41,73 % du dollar, 30,93 % de l'euro, 10,92 % du renminbi ou yuan, 8,33 % du yen et 8,09 % de la livre.
Selon les estimations du Docteur Cân Van Luc, le fait que le yuan devienne une monnaie internationale aura certainement des incidences sur l’économie vietnamienne, ne serait-ce que pour les secteurs de l’import-export, la dette publique à l’étranger, la parité de change... Toutefois, elles ne devraient pas être importantes, car les exportations en Chine sont, pour l’essentiel, réglées en dollar américain. Dans l’avenir, les transactions en yuan vont certainement augmenter après son introduction dans le panier du FMI.
Le renminbi a fait son entrée le 30 novembre dans le club très fermé des monnaies de réserve internationale grâce à son intégration dans l'unité de compte du FMI. |
Concernant la Bourse vietnamienne, les effets sont estimés être minimes compte tenu du faible nombre d’investisseurs sur ce marché, lesquels ne représentent que de 6 à 7 milliards de dollars.
Les effets ne se feront pas sentir immédiatement
Selon le Docteur Cao Sy Kiêm, ancien gouverneur de la Banque d’État du Vietnam, la valeur du renminbi va augmenter après son introduction dans le panier monétaire du FMI, ce qui entraînera un coût plus élevé des matières et matériaux que le pays doit importer. Certainement, le déficit commercial du Vietnam avec la Chine sera de plus en plus important et, pour limiter ce phénomène, les entreprises vietnamiennes devront exploiter au mieux les accords de commerce afin de réduire leur dépendance au marché chinois.
Selon les analyses de la directrice de la Banque mondiale au Vietnam, Victoria Kwakwa, les effets sur l’économie vietnamienne de la reconnaissance du yuan en tant que monnaie de réserve ne se feront pas sentir immédiatement. En revanche, le renminbi sera une monnaie officielle de plus dans les transactions commerciales entre le Vietnam et la Chine, ce qui permettra aux entreprises de diminuer leurs coûts.
Aujourd'hui, les règlements en yuan ne représentent que seulement 2% à 4% du commerce bilatéral, c'est-à-dire de 60 à 65 milliards de dollars par an.
Thê Linh-AFP/CVN