Syrie
La cité antique de Palmyre tombe entre les mains de l'EI

Le groupe jihadiste État islamique (EI) s'est emparé jeudi 21 mai de la ville de Palmyre en Syrie après avoir conquis celle de Ramadi en Irak, deux victoires significatives qui lui ont permis d'élargir sa zone d'influence de part et d'autre de la frontière.

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Continuant sur sa lancée, l'EI a pris le dernier point de passage frontalier avec l'Irak qui était encore aux mains du régime syrien, ainsi que des positions des troupes irakiennes près de Ramadi, le chef-lieu de la province d'Al-Anbar conquis dimanche 17 mai.

La chute de Palmyre, cité vieille de plus de 2.000, fait craindre pour ses colonnades torsadées romaines, ses temples et tours funéraires, les jihadistes ayant déjà détruit plusieurs trésors archéologiques en Irak.

"Les combattants de l'EI sont dans toutes les parties de Palmyre", a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le régime a reconnu sa défaite, affirmant que son armée "s'était retirée après l'entrée d'un grand nombre de terroristes".

Vue des ruines de la cité antique de Palmyre en Syrie.

En s'emparant de ce véritable carrefour routier qui ouvre sur le grand désert syrien frontalier de l'Irak, l'EI se rend maître de la moitié du territoire de Syrie et menace Homs, la troisième ville du pays en guerre depuis 2011, selon une ONG et des experts.

Responsable d'atrocités et fort de dizaines de milliers d'hommes, l'EI élargit à Palmyre et Ramadi son "califat" proclamé en juin 2014 sur les larges pans de territoire conquis à cheval sur la Syrie et l'Irak.

"Perte pour l'humanité"

L'EI, intervenue dans la guerre en Syrie en 2013, a revendiqué sur Twitter la prise de Palmyre, inscrite par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité et située dans la province centrale de Homs.

Des photos de Palmyre diffusées par l'EI montrent des camions détruits de l'armée, des carcasses d'avions à l'aéroport militaire et des cadavres sur le bord de la route.

La bataille déclenchée le 13 mai a fait près de 500 morts et poussé une partie des habitants à la fuite, selon l'OSDH. Recourant à de nouvelles exactions, les combattants de l'EI ont exécuté jeudi 21 mai au moins 17 personnes, des civils et des militaires pro-régime.

Un militant originaire de Palmyre, contacté via Facebook, a affirmé que les jihadistes fouillaient les maisons à la recherche de personnes loyales au régime de Bachar al-Assad et empêchaient les habitants de sortir. L'électricité est toujours coupée.

Réitérant son appel à l'ONU à agir, la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova a affirmé que "toute destruction à Palmyre serait (...) une énorme perte pour l'humanité".

Le président français François Hollande a appelé à "agir" contre le "péril" pour "des monuments inscrits au patrimoine de l'humanité" et contre l'EI.

En soirée, l'OSDH a annoncé la prise par l'EI du point de passage d'Al-Tanaf. "Les forces du régime se sont retirées" du poste et ce dernier "n'a plus aucun contrôle sur sa frontière avec l'Irak".

Avec la prise de Palmyre, l'EI contrôle "désormais plus de 95.000 km2 en Syrie, soit 50% du territoire", d'après l'OSDH.

Le groupe contrôle en effet la majeure partie des provinces de Deir Ezzor et Raqa (nord), et a une forte présence à Hassaké (Nord-Est), Alep (Nord), Homs et Hama (Centre). Il est aussi maître de la quasi-totalité des champs pétroliers et gaziers de Syrie.

AFP/VNA/CVN

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