Il ne s'agit pas de la première fois que le gouvernement décide prendre en charge partie des taux d'intérêt des crédits des entreprises. Dans le plan de relance économique, des taux d'intérêt préférentiels ont été décidés pour les projets d'investissements nationaux dans les secteurs prioritaires et ceux soutenus par le gouvernement. Le gouvernement possède de l'expérience dans ce genre de mesures destinées à soutenir les investissements et la consommation en une période de difficultés pour l'économie vietnamienne depuis la crise financière régionale de la fin du 20e siècle. C'est toutefois la première fois qu'un tel montant est prélevé sur le budget d'État. Comment faire pour qu'il soit le plus efficient possible ? Chacune des pièces de ces capitaux devra être investie dans quel domaine pour être rentable ?
D'après certains économistes et chercheurs, il est nécessaire de consacrer une partie importante de ce montant à l'agriculture dans la mesure où les paysans représentent 70% de la population du pays. Mais d'autres, qui ne sont pas en minorité, jugent "important" l'investissement dans la construction d'infrastructures telles que voies de communication, hôpitaux et établissements scolaires. Et d'autres encore estiment qu'il faudrait financer les aides pour les chômeurs... Le gouvernement a opté finalement, mais rapidement, cette mesure de bonification des taux d'intérêt des crédits des entreprises. À mon avis, il s'agit d'une décision conforme aux principes de l'économie de marché, qui permettra de réguler l'économie nationale tout en supportant les entreprises. Grâce à cela, elles pourront maintenir leur production et développer leurs activités. Il s'agit d'une mesure importante qui peut être considérée comme un puissant levier.
Nécessité d'autres mesures
À mon avis, pour les entreprises, si la bonification d'intérêt sur les crédits est une solution provisoire et opportune, elle doit être accompagnée d'autres mesures. Par exemple, la recherche de nouveaux débouchés - parce que le marché constitue aussi un facteur important. Avec les crédits à taux préférentiels, les entreprises peuvent maintenir leur production. Pourtant, elles manquent de débouchés, la commercialisation de leurs produits stagne bien que leurs prix soient raisonnables. Elles ne peuvent donc se développer et ne veulent plus d'emprunter les crédits pour élargir leurs productions.
Dans ce cas-là, pour cette bonification, est-il nécessaire d'avoir un montant prélevé du budget d'État ? Ou bien faut-il mieux valoriser le rôle de la Banque d'État, en tant que prêteur, qui devrait chercher à élaborer et à appliquer des politiques sur l'octroi de prêts à taux d'intérêt préférentiels ? Par exemple l'application des taux d'intérêt d'escompte ou l'octroi des fonds à taux d'intérêt différents (bas, préférentiel voire zéro pour cent) pour les PME.
C'est la raison pour laquelle la Banque d'État pourrait autoriser les banques commerciales à appliquer des taux d'intérêt préférentiels pour les entreprises exportatrices. Le taux d'intérêt annuel serait de l'ordre de 2%, bien inférieur à ceux pratiqués dans d'autres pays de la région. Ainsi, la valorisation son rôle de directeur s'avère plus facile et praticable. Il s'agit en outre d'un moyen permettant de minimiser l'inflation dans l'avenir car ces crédits de court terme seront remboursés cette année ou vers le début de 2010.
À mon avis, les 17.000 milliards de dôngs peuvent être consacrés à l'investissement direct dans d'autres projets urgents et la création d'emplois. La bonification d'intérêt des crédits destinés aux entreprises n'est pas la seule mesure pour stimuler la production et la consommation.
En réalité, un certain nombre d'entreprises, notamment des PME, qui sont actuellement dans une situation financière grave, doivent faire fiasco. Afin de limiter les effets du ralentissement économique, l'important est de soutenir les entreprises rentables dotées d'une bonne gestion et d'un personnel dynamique, et de même pour les nouvelles qui sont en mesure de créer des emplois. Dans la conjoncture actuelle, un important effort devrait être effectué par le gouvernement afin d'améliorer l'environnement d'investissement, réaliser la réforme globale des formalités administratives, des secteurs financier, bancaire, législatif, ainsi que des politiques fiscales. Ce qui est un impératif pour jeter les bases solides d'un développement durable.
Hà Anh/CVN