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Des habitants achètent de la nourriture dans un supermarché à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous surveillons de très près l'économie britannique et les développements dans le monde et adopterons une approche graduelle et prudente vers de nouvelles réductions de taux", a indiqué Andrew Bailey, le gouverneur de la BoE.
Cette baisse d'un quart de point, la troisième en l'espace de six mois, après une première en août et une seconde en novembre, "sera sans aucun doute une nouvelle bienvenue", a-t-il estimé dans une déclaration jointe au rapport de politique monétaire
Les économistes s'attendaient à cette décision, destinée à soutenir l'activité. Deux membres sur neuf de la BoE ont même été jusqu'à voter en faveur d'une coupe de plus large ampleur, d'un demi-point.
L'institution monétaire a divisé par deux sa prévision de croissance au Royaume-Uni en 2025 à 0,75%, contre 1,5% auparavant, inquiète des incertitudes sur l'économique mondiale, notamment avec les menaces de droits de douane de Donald Trump, mais aussi d'une baisse de la confiance des entreprises britanniques.
La révision est moins sévère pour 2024, à 0,75% contre 1% auparavant.
Incertitude commerciale
La BoE souligne que "l'incertitude sur la politique commerciale dans le monde a augmenté de façon significative depuis l'élection présidentielle américaine".
Le Royaume-Uni n'est pour l'instant pas directement visé par les menaces de droits de douane de Donald Trump, qui a en revanche lancé les hostilités avec la Chine, mais ce contexte "pourrait mener les entreprises à retarder leurs décisions concernant leurs investissements et leurs embauches", "ce qui affecterait négativement l'activité économique" dans le monde, souligne l'institution.
Par ailleurs, une hausse des taxes sur les exportations de l'Union européenne (UE), qui affaiblirait "la croissance du continent européen mais aussi de l'Irlande", pourrait pénaliser l'économie britannique, estiment les analystes de BNY.
La baisse de taux de la BoE s'inscrit dans le contexte d'un ralentissement de l'inflation en décembre au Royaume-Uni, à 2,5% sur un an, après un rebond en octobre et novembre dernier.
À une station-service ở Camberley, à l'ouest de Londres. |
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La Banque centrale britannique loue d'ailleurs des "progrès substantiels sur l'inflation ces deux dernières années", largement redescendue de son pic à environ 11% fin 2022.
Poussée par la montée des prix de l'énergie, l'inflation devrait cependant remonter cette année dans le pays.
Chute de la livre
La BoE estime désormais pouvoir atteindre au dernier trimestre 2027 sa cible de 2% d'inflation, quelques mois plus tard que ce qu'elle avait annoncé dans son rapport de novembre.
Les hausses massives de cotisations patronales et les emprunts exceptionnels annoncés fin octobre par la ministre Rachel Reeves avaient déjà poussé la BoE à anticiper une accélération de la hausse des prix.
Dans la foulée de l'annonce monétaire, la livre britannique a chuté. Vers 12h40 GMT (13h40 à Paris) elle perdait 1,04% face à la devise américaine, à 1,2375 USD.
Malgré les pressions de Donald Trump, qui souhaite réduire le coût de l'emprunt aux États-Unis, la Réserve fédérale (Fed) fait de son côté face aux craintes d'un rebond de l'inflation outre-Atlantique en raison des droits de douane.
La semaine dernière, elle a choisi de marquer une pause dans son cycle de baisses, en maintenant ses taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.
La Banque centrale européenne (BCE) prévoit pour sa part de continuer à abaisser ses taux, comme elle l'a de nouveau fait en janvier, motivée par la faiblesse de la croissance de la zone euro.
AFP/VNA/CVN