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Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, à l'ambassade d'Équateur à Londres le 5 février. |
L'Australien de 49 ans est poursuivi notamment pour espionnage par la justice américaine, pour avoir diffusé à partir de 2010 plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Il risque 175 ans de prison.
Les États-Unis reprochent au fondateur de WikiLeaks d'avoir mis en danger des sources des services américains. Les avocats d'Assange dénoncent quant à eux une procédure "politique" fondée sur des "mensonges".
Avant la reprise à Londres de l'audience, qui doit durer trois ou quatre semaines, ses soutiens ont appelé à une manifestation devant la cour criminelle de l'Old Bailey lundi matin 7 septembre. Julian Assange est actuellement emprisonné à la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh, où ses conditions de détention ont été dénoncées par le rapporteur de l'ONU sur la torture.
Son extradition s'apparenterait à une "peine de mort", a déclaré son avocate Stella Moris, devenue sa compagne, au Times samedi 5 septembre. La jeune femme de 37 ans craint que Julian Assange ne mette fin à ses jours et que les deux enfants qu'elle a eus avec lui pendant qu'il était reclus à l'ambassade d'Équateur à Londres ne grandissent sans leur père.
Le fondateur de Wikileaks avait été arrêté en avril 2019 après sept ans derrière les murs de la représentation diplomatique équatorienne, où il s'était réfugié après avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution, craignant une extradition vers les États-Unis.
Un appel "presque certain"
Il revient à la justice britannique de déterminer si la demande américaine d'extradition qui lui est soumise respecte un certain nombre de critères légaux, et notamment si elle n'est pas disproportionnée ou incompatible avec les droits de l'Homme.
Mais quelle que soit la décision, il est "presque certain" qu'elle sera frappée d'appel par la partie qui n'aura pas eu gain de cause, a souligné John Rees, l'un des responsables de la campagne contre l'extradition d'Assange.
Lors des quatre jours d'audience qui se sont tenus en février, Julian Assange était apparu parfois confus, ayant du mal a maintenir son attention.
L'un des avocats du fondateur de Wikileaks, Edward Fitzgerald, s'était devant la juge dressé contre des poursuites motivées par des "raisons politiques" et donc nulles, dans la mesure où l'accord américano-britannique interdit "expressément" les extraditions pour les "infractions politiques".
Un partisan du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, brandit une pancarte à Londres le 24 février. |
L'avocat a accusé le président américain Donald Trump de vouloir faire de son client un "exemple" dans sa "guerre contre les journalistes d'investigation".
De son côté, le représentant des États-Unis, James Lewis, a fait valoir que le fondateur de Wikileaks "n'est pas inculpé pour avoir dévoilé des informations embarrassantes ou gênantes" mais pour avoir mis en danger la vie de sources américaines en publiant cette foule de documents. Assange est responsable de "l'une des plus vastes compromissions d'informations classifiées de l'histoire des États-Unis", avait-il dénoncé.
Parmi les documents publiés figurait une vidéo montrant des civils tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007, dont deux journalistes de l'agence Reuters. Au cœur des débats se trouve également la question de savoir si Julian Assange mène des activités journalistiques, qui doivent être protégées comme telles. Une quarantaine d'organisations de défense des droits de l'Homme et de la liberté de la presse ont récemment encore appelé à sa "libération immédiate".
L'appel pour que Paris accorde à Julian Assange l'asile politique a été renouvelé le mois dernier par une association française militant pour les droits des détenus, Robin des Lois. Une demande ardemment plaidée en février dernier par son avocat français Eric Dupond-Moretti, qui depuis a raccroché la robe pour devenir ministre de la Justice.