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Azzedine Ounahi (gauche) et Sofiane Boufal après la victoire du Maroc contre le Portugal en quart de finale de la Coupe du monde, le 10 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des paillettes d'une demi-finale de Coupe du monde dans le désert aux affres des profondeurs du classement de Ligue 1 au cœur de l'hiver, le choc semble peut-être trop rude pour les deux joueurs consacrés parmi les meilleurs dribbleurs de la planète.
Plongé dans le marasme entre les défaites qui s'enchaînent, des finances en sursis et un procès pour agressions sexuelles contre le président Saïd Chabane annoncé pour juin, Angers aurait bien besoin de voir revenir ses champions.
"Les deux mondialistes seront là le 31 décembre", a indiqué Abdel Bouhazama, entraîneur par intérim, mardi en conférence de presse d'avant-match, alors que Boufal a déjà supprimé toute mention d'Angers sur ses réseaux sociaux et que Chabane semble surtout occupé à faire monter les enchères pour Ounahi.
"On a des offres", a-t-il assuré il y a dix jours sur RTL. "Ça vient de partout. Italie, Espagne, Angleterre, France... Notre souhait, c'est de trouver un deal en janvier, mais qu'il reste jusqu'à la fin de saison".
Sur le site du SCO, l'intéressé s'est fendu d'une simple déclaration de reconnaissance : "C'est Angers qui m'a offert la possibilité de disputer la Coupe du monde et de pouvoir exposer et montrer mes qualités au monde".
Ounahi, la révélation
Pour la suite, dit-il, "je suis en contact tous les jours avec le président (Chabane). Nous allons faire le bon choix pour ma carrière et pour le club".
Selon plusieurs médias, le montant du transfert du joueur sous contrat jusqu'en 2026 pourrait dépasser les 30 millions d'euros. Naples, Leicester, Séville ou encore Marseille seraient intéressés.
Azzedine Ounahi (droite) sous le maillot du SCO Angers à la lutte avec le Monégasque Youssouf Fofana le 30 octobre au stade Louis-II de Monaco en L1. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Une belle bascule potentielle pour le club et une ascension exceptionnelle pour le milieu relayeur de 22 ans au physique de brindille (1,82 m pour 62 kg).
Né à Casablanca et formé à l'Académie Mohammed VI de football près de Rabat, il a joué deux ans avec la réserve de Strasbourg (2018-2020) puis une saison à Avranches (National), avant que ses qualités techniques et son volume de jeu n'attirent l'œil des recruteurs angevins.
Arrivé à l'été 2021, il s'est rapidement imposé comme titulaire, y gagnant aussi un premier ticket pour l'équipe du Maroc lors de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en janvier.
Discret à la CAN, il est entré dans le cœur des Marocains avec un doublé en barrage pour le Mondial contre le Congo en mars avant de crever l'écran en décembre au Qatar.
Boufal, l'enfant du pays
"Mon Dieu, d'où sort ce garçon !", s'est exclamé le sélectionneur espagnol Luis Enrique, impressionné, après l'élimination de la Roja en huitième de finale.
À Angers, les supporters ont suivi ses exploits avec une fierté teintée d'amertume. Ounahi n'avait pas spécialement brillé en début de saison avec le SCO et son implication a semblé baisser à mesure que le Mondial approchait.
Le désamour est encore plus marqué avec Boufal, l'enfant du pays qui a ému le monde en dansant avec sa mère Zoubida sur le terrain après la qualification pour les demi-finales.
Entré au club à l'âge de dix ans, il y a fait ses débuts professionnels neuf ans plus tard. Il a ensuite brillé à Lille (2015-2016) avant de rater son aventure en Angleterre (Southampton) et de revenir se relancer à Angers en 2020.
Si le physique a souvent eu du mal à suivre, il a montré qu'il n'avait rien perdu de ses qualités techniques. Cela a suffi pour le rappeler aux bons souvenirs de la sélection marocaine où, grâce à un jeu épuré et une plus grande discipline tactique, il a enfin gagné ses galons de titulaire à la CAN.
À 29 ans, il est sous contrat jusqu'en 2024 mais selon plusieurs médias, il a reçu des offres de pays du Golfe.
AFP/VNA/CVN