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Un journaliste de Canal+, à l'antenne avant le match de L1 entre le Paris Saint-Germain et Nîmes, le 3 février au Parc des Princes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Canal ne pouvait pas laisser échapper le "Classique" de Ligue 1. Au terme d'une consultation de marché expresse lancée mercredi 3 février pour l'attribution de ce match prévu dimanche 7 février à 21h00, la Ligue de football professionnel (LFP) a retenu l'offre de la filiale de Vivendi, qui retransmettra la rencontre en co-diffusion avec Téléfoot, la chaîne de Mediapro, diffuseur défaillant ayant négocié son retrait du marché en décembre.
La LFP, qui avait coché cette date du 7 février de longue date, aurait sans doute espéré avoir trouvé un nouveau diffuseur durable plus tôt, mais elle n'est pas parvenue à temps à réattribuer durablement les droits délaissés par Mediapro, après un appel d'offres infructueux organisé lundi.
Au lieu de laisser Téléfoot diffuser seul cette grande affiche, sans perspectives de revenus, elle a donc opté pour le lancement d'une consultation sur cette rencontre de prestige, qui a aiguisé l'intérêt de plusieurs chaînes ces dernières semaines.
Et malgré des offres "de très grande qualité" de TF1, M6 et France Télévisions, le résultat a été implacable : Canal+ s'est montrée la plus convaincante, et diffusera son deuxième "Classique" de 2021, disputé dans un contexte ahurissant pour Marseille, qui vient de mettre à pied son entraîneur André Villas-Boas et se remet à peine de l'intrusion de supporters dans son centre d'entraînement...
Le 13 janvier, Canal+ avait déjà retransmis le Trophée des champions opposant les mêmes équipes, lui aussi co-diffusé avec Téléfoot et qui avait rassemblé 1,4 million de téléspectateurs, selon une source proche du dossier.
Le conflit dure
L'attaquant du PSG, Kylian Mbappé, déborde le défenseur de l'Olympique de Marseille, Boubacar Kamara, le 28 octobre 2018 au stade Vélodrome. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour les dirigeants de clubs, privés de public et de la majeure partie des revenus audiovisuels, cette co-diffusion rapportera sans doute une manne précieuse, mais elle risque aussi d'avoir un goût amer.
Car depuis plusieurs mois, Canal+ n'a pas vraiment agi comme le "sauveur" du foot français que de nombreux responsables espéraient.
Le groupe dirigé par Maxime Saada a ainsi refusé ces dernières semaines de négocier de "gré à gré" avec la Ligue pour racheter les droits TV vacants. Il a également indiqué qu'il souhaitait restituer le lot de matches qu'il diffuse (20% de la L1 pour 330 millions d'euros annuels). Et lundi 1er février, il n'a pas voulu participer à la consultation de marché lancée par la LFP sur les lots de Mediapro, demandant un appel d'offres global qui incluerait le sien.
En parallèle, Canal est assignée en justice par Mediapro pour "abus de position dominante" sur le marché, a elle-même déposé une assignation contraire à l'encontre de Mediapro cet automne... Et a également assigné la LFP en justice en janvier, pour contester les modalités de la réattribution des droits...
La Ligue dos au mur
Cet accord peut-il apaiser le conflit et ramener Canal+ à la table des négociations ? La LFP s'est en tout cas donnée lundi soir un délai de 48 heures pour affiner sa stratégie. Plusieurs options s'offrent à elle. Elle peut négocier la réattribution de ses droits en gré à gré (individuellement) avec les enchérisseurs de l'appel d'offres de lundi 1er février - Amazon, la plateforme de streaming DAZN, Discovery (Eurosport) - ainsi qu'avec Canal+ et beIN Sports. Encore faut-il que ces derniers y soient enclins, ce que rien n'indique actuellement...
Autre possibilité : relancer un appel d'offres global en incluant le lot de matches actuellement diffusé par Canal+, une option que la chaîne cryptée souhaitait ces derniers jours. L'hypothèse serait stressante pour les clubs, qui devront tirer un trait sur les 330 millions d'euros annuels initialement promis par Canal. Mais elle aurait au moins le don d'obliger la filiale de Vivendi à jouer enfin cartes sur table face à ses concurrents.
Car dans l'intervalle, chaque week-end de Championnat qui s'écoule est autant de fonds en moins pour les clubs. Ainsi, l'essentiel de la 24e journée de Ligue 1 et de Ligue 2, de vendredi 5 à dimanche 7 février, continuera à être visible sur Téléfoot, quand bien même Mediapro a signé son retrait depuis plus d'un mois...