Kendji Girac, le Gipsy Prince français

Il a découvert sa voix de ténor enfant en s'entraînant sur Luis Mariano et Julio Iglesias. À 24 ans et plus de quatre millions de disques vendus, Kendji Girac veut chanter haut et fort l'identité gitane, à la manière de ses illustres aînés, les Gipsy Kings.

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Le chanteur français Kendji Girac pose lors d'une séance photo à Paris le 22 mars 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sorti l'automne dernier, "Mi vida", son dernier opus, qui vient de ressortir dans une édition premium agrémentée de versions acoustiques, est comme ses précédents albums, un succès commercial.

Écoulé à plus de 100.000 exemplaires, l'album est traversé par différents courants musicaux, allant de la musique traditionnelle gipsy à la pop en passant par la musique orientale avec le titre "habibi" (mon amour en arabe, ndlr).

"J'ai toujours aimé mélanger les sons, c'est un peu ma marque de fabrique", dit-il lors d'un entretien à l'AFP. Au mélange des sons s'ajoute aussi une diversité dans le choix des collaborations allant, là encore, du rappeur Gims aux chanteurs Vianney et Slimane.

Kendji Girac a commencé à chanter dans les cafés à 13 ans.
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Gipsy pop

Malgré cet éclectisme musical, le chanteur aux deux millions d'auditeurs mensuels sur la plateforme Spotify reste fidèle à son ADN musical : la musique traditionnelle gipsy, bercée d'influences hispaniques, dont le flamenco.

"La base reste et restera toujours le gipsy auquel j'ajoute des sons qui peuvent m'intéresser car la particularité du gipsy, c'est qu'on peut le mélanger à tout", estime-t-il, décrivant son style comme "gipsy pop".

Originaire de Périgueux en Dordogne, Kendji Maillé, de son vrai nom, est né dans une famille d'origine gitane catalane. Il passe son enfance dans la caravane familiale, l’été sur les routes, l’hiver sédentarisé en Dordogne.

La musique, c'est son père qui la lui fait découvrir. "À la maison on écoutait beaucoup Camarón de la Isla, Paco de Lucia, Luis Mariano et bien sûr les Gipsy Kings", détaille-t-il.

C'est comme ça qu'il apprendra l'espagnol, lui dont la langue maternelle est le catalan. De la même manière, il n'apprendra le français qu'à l'école, qu'il quitte à la fin du collège.

Il commence à chanter dans les cafés à l'âge de 13 ans où il se fait remarquer grâce à sa voix de ténor et à sa maîtrise de la guitare, devenue son objet fétiche. "Je l'emmène partout, elle me fait créer des choses, elle me fait faire des rencontres. J'ai une très très belle relation avec elle", souligne-t-il.

Ses hits "Color Gitano" et "Andalouse" ont enregistré respectivement 138 et 351 millions de vues sur YouTube.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pas un porte-parole

C'est "un peu par accident" qu'il accède à la célébrité, lorsqu'en août 2013 son oncle publie une vidéo dans laquelle il reprend à la guitare le tube de Gims, Bella.

En quelques heures, la vidéo devient virale et il est invité à participer à l’émission The Voice, qu'il remportera. Quelques mois plus tard, alors qu'il est tout juste majeur, il sort son premier album, "Kendji", qui s'écoulera à plus d'un million et demi d’exemplaires.

Porté par les hits "Color Gitano" et "Andalouse", respectivement 138 et 351 millions de vues sur YouTube, il pose les bases de ce qui deviendra son identité musicale: un son aux tonalités de flamenco, le tout sur une langue française parsemée de mots en espagnol.

Dans la foulée, il enregistre la version française du tube "One last time" avec la star de la pop américaine, Ariana Grande (près de 58 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify). Une consécration pour un artiste français.

Moins d'un an plus tard il revient avec son second opus "Ensemble", puis, en 2018 paraît "Amigo". Sans être un porte-parole de la communauté des gens du voyage, Kendji Girac veut toutefois porter "haut et fort (s)on identité gitane", dans un pays où les stéréotypes visant cette communauté ont encore la vie dure.

Privé de scène, crise sanitaire oblige, Kendji Girac, qui vient de devenir papa, se surprend à rêver d'une collaboration avec la star espagnole - elle aussi d'origine catalane - Rosalia, icône mondiale de la musique urbaine, plébiscitée pour ses chansons alliant flamenco, Reggaeton, trap et pop.

"J'ai demandé à ma maison de disque d'envoyer à un message à son équipe. J'espère qu'elle va répondre et que cela pourra se faire", s'enthousiasme-t-il.

AFP/VNA/CVN

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