L'archipel de Socotra, paradis perdu en attente de touristes au Yémen

Des montagnes luxuriantes à perte de vue, une faune et une flore uniques au monde, une mer turquoise pleine de dauphins : l'archipel yéménite de Socotra ressemble à un paradis loin de tout qui, les autorités l'espèrent, fera rêver en pleine pandémie de COVID-19.

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Des pêcheurs dans l'île yéménite de Socotra, réputée pour avoir une faune et une flore uniques au monde le 11 février.

Situés dans l'océan Indien au large des côtes sud du Yémen, ces quatre îles et deux îlots rocheux de 50.000 habitants, pour la plupart des pêcheurs, ont été relativement épargnés par le conflit qui dévaste ce pays pauvre de la péninsule arabique depuis plus de six ans.

Récemment, les annonces pour des voyages vers Socotra se sont multipliées, notamment à partir des Emirats arabes unis, riche pays du Golfe proche des autorités qui contrôlent l'archipel.

"Heureusement, Socotra n'a jamais été affecté par la dynamique de guerre du Yémen continental", assure Welcome To Socotra, une agence de voyage locale, vantant l'absence de tensions et de combats dans l'archipel qui dispose de plusieurs petits hôtels pour accueillir les touristes.

Les vols vers Socotra, qui avaient été notamment interrompus à cause du COVID-19, ont récemment repris. "Ce sont des vols charters, ils utilisent des avions d'AirArabia", compagnie aérienne basée à Charjah, aux Emirats arabes unis.

"Il n'y a qu'une seule liaison hebdomadaire d'Abou Dhabi (capitale des Emirats) à Socotra, chaque lundi", précise encore Welcome To Socotra, qui assure recevoir des "centaines" de demandes.

Le Yémen cherche depuis plusieurs années à développer l'archipel, qu'il veut transformer en une véritable destination touristique, notamment auprès d'un public sensible aux questions environnementales.

Malgré l'instabilité politique et l'effondrement de l'économie dans le pays, l'archipel ne manque pas d'atouts.

Des dragonniers de Socotra, des arbres typiques de cette l'île yéménite.
Photo : AFP/VNA/CVN

Situé à moins de 250 kilomètres de la Corne de l'Afrique et à 1.000 kilomètres d'Aden, chef-lieu du Sud du Yémen, Socotra est un refuge séculaire pour d'étranges plantes : sur les 825 espèces qui y ont été recensées, plus d'un tiers sont uniques, selon l'UNESCO.

L'archipel est inscrit au patrimoine mondial de l'organisation onusienne pour son caractère "exceptionnel de par sa grande diversité de plantes", dont l'iconique dragonnier de Socotra, "et son taux d'endémisme", qui mesure la biodiversité d'un territoire.

Selon l'UNESCO, 90% des reptiles et 95% des espèces d'escargots terrestres ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde. Les îles hébergent également des dizaines d'espèces d'oiseaux et des centaines de poissons et récifs coralliens.

"Parce qu'elle est l'une des îles les plus riches en biodiversité et les plus distinctes du monde, Socotra a été qualifiée de +Galápagos de l'océan Indien+", écrit l'agence onusienne sur son site.


AFP/VNA/CVN

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