France
Jour de vérité pour la reprise hautement symbolique de Valdunes

Le tribunal de commerce de Lille devrait acter mercredi 20 mars la reprise de Valdunes, dernier fabricant français de roues de trains, par le groupe Europlasma, une opération périlleuse, mais à haute valeur symbolique pour le gouvernement, prêt à mettre la main au portefeuille.

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Photo d'archive d'une manifestation des employés de Valdunes en marge de la visite d'Emmanuel Macron à Dunkerque.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président Emmanuel Macron s'était en personne engagé à "se battre jusqu'au dernier quart d'heure pour Valdunes", érigé en emblème de la souveraineté industrielle française, après l'annonce en mai 2023 du désengagement de son actionnaire chinois MA Steel.

Une seule offre, au final, aura été formulée, celle d'Europlasma, un groupe bâti autour de la valorisation des déchets, qui a repris ces dernières années plusieurs entreprises en difficulté. Elle aboutirait à 131 licenciements sur les 309 salariés des deux sites de Valdunes : la forge de Leffrinckoucke dans le Dunkerquois et l'usine de Trith-Saint-Léger dans le Valenciennois.

L'opération serait impossible sans le soutien du gouvernement, très impliqué dans le dossier, Europlasma présentant un chiffre d'affaires de seulement 14,5 millions d'euros contre 68,4 pour le fabricant historique de roues et d'essieux de trains, de métros et de tramways.

Selon Bercy, Europlasma apportera 15 millions de fonds propres sur trois ans, l'État jusqu'à 15 millions sous forme de prêt et les collectivités locales jusqu'à 4 millions de financement du foncier et un million de subventions.

"Soi-disant bienfaiteur"

"Ce qui est important, ce n'est pas de savoir si David rachète Goliath, c'est de savoir si on est capable d'apporter quelque chose de suffisamment structurant pour que Goliath redevienne Goliath", avait expliqué le PDG d'Europlasma, Jérôme Garnache, à la sortie d'une audience devant le tribunal de commerce fin février.

"Si on n'avait pas cette certitude d'être capable de le faire, on n'en serait pas là", avait-il insisté, avant de reconnaître que "le retournement de Valdunes (devait) être très rapide" parce qu'Europlasma n'est pas à même de supporter "10-12 millions de déficit chaque année".

Le groupe entend "transformer le modèle économique" de Valdunes pour "produire, à partir d'acier vert et d'énergie verte, des roues vertes".

"Il faut vraiment que l'Etat soit là pour surveiller les investissements", prévient le secrétaire CGT du CSE, Maxime Savaux. "Si ça se passe comme aux Forges de Tarbes (rachetées en 2021 par Europlasma, NDLR) où ils ont promis des investissements et ils ne les font apparemment pas, ça va être compliqué mais il faut aussi laisser sa chance à Europlasma."

"Avant les Chinois, c'était les Allemands : cette entreprise s'est fait piller, siphonner, pour en arriver à la situation d'aujourd'hui où on aurait un soi-disant bienfaiteur", s'agace le responsable de la CGT Métallurgie du Nord-Pas-de-Calais, Ludovic Bouvier, soulignant qu'Europlasma va toucher "plus que son chiffre d'affaires en subventions", tandis que 131 salariés vont rester sur le carreau.

La CGT avait appelé de ses vœux la reprise de Valdunes par Alstom, si besoin au sein d'un consortium l'associant à la SNCF et à la RATP, une solution rejetée par Bercy. Valdunes devait produire au moins 80.000 roues par an pour être rentable, soit deux fois plus que les besoins du marché français, SNCF, RATP et Alstom confondus.

AFP/VNA/CVN


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