>>Palestine : l'ONU continuera de défendre l'UNRWA
>>Jordanie : la composante du nouveau gouvernement annoncée
Une Jordanienne vote aux élections législatives le 10 novembre dans le camp de réfugiés palestiniens d'al-Baqaa, sur fond de strictes mesures pour lutter contre l'épidémie de COVID-19. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus de 50.000 membres des forces de sécurité ont été déployés dans les 12 gouvernorats pour s'assurer du bon déroulement du processus et notamment du respect des règles sanitaires liées à l'épidémie.
Le dernier bilan fourni mardi soir 10 novembre par les autorités du royaume, qui compte 10 millions d'habitants, fait état de quelque 120.000 personnes infectées, dont 1.386 sont décédées.
Les bureaux de vote ont fermé à 21h00 (19h00 GMT) après une prolongation de deux heures décidée par les autorités et le taux de participation s'est établi à 29,9%. Les résultats doivent être annoncés mercredi.
Après avoir voté dans la ville d'Aidoun, à 90 kilomètres au nord d'Amman, le Premier ministre, Bicher al-Khasawneh, a dit être "honoré d'avoir rempli ce devoir national et ce droit constitutionnel".
Il a émis l'espoir que le scrutin donnerait lieu à "un Parlement qui réponde aux aspirations des citoyens".
La commission électorale avait fait savoir que les personnes infectées par le virus et celles qui se trouvaient en quarantaine ne devaient pas voter, sous peine d'être condamnées à un an de prison.
Un couvre-feu a été mis en place immédiatement après le scrutin, à partir de 22h00 et jusqu'à 06h00 dimanche 8 novembre dans tout le royaume, afin de lutter contre la propagation du virus durant de possibles célébrations.
"Rôle marginal"
Quelque 4,5 millions d'électeurs étaient appelés à choisir les 130 députés de la Chambre dont 15 sièges réservés aux femmes.
Le choix devait se faire parmi 1.674 candidats, dont 360 femmes, pour un scrutin sans enjeu majeur, le Parlement jouant un rôle limité dans la gouvernance du pays où le roi détient de larges pouvoirs.
Parmi les candidats figuraient des représentants des principaux clans tribaux, des indépendants et des figures de la gauche ainsi qu'un grand nombre de riches hommes d'affaires.
Première force de l'opposition, le Front de l'action islamique (FAI), branche politique du mouvement des Frères musulmans dissous en juillet, participait également à ce scrutin.
La formation disposait de 17 sièges, soit le plus grand nombre de députés, au Parlement sortant qui ne comptait aucun groupe majoritaire.
Un nouveau gouvernement a prêté serment le 12 octobre, après la démission du précédent faisant suite à la dissolution du Parlement par le roi le 27 septembre, au bout de quatre ans de mandat comme le veut la Constitution.
"La majorité des Jordaniens pensent que le Parlement joue un rôle marginal dans le système politique", le gouvernement n'étant pas issu des élections, observe l'analyste Oraib Rintawi, du Centre d'études politiques Al-Quds, d'où la faible participation.
"Jeunes sans travail"
"Les gens votent pour des raisons tribales, pour un candidat de leur clan ou pour des représentants qui leur fournissent des services", non pas pour des motifs politiques, explique-t-il.
"Je vais voter pour élire un homme juste qui protège le peuple et le pays, pas celui qui s'assoit sur une chaise et oublie" ses compatriotes, a déclaré à l'AFP Jazi Mutlak qui a voté dans le camp de réfugiés palestiniens d'al-Baqaa.
"Nous avons beaucoup de jeunes sans travail, la situation financière de la population est mauvaise", ajoute cette femme de 70 ans, alors qu'environ la moitié de la population du royaume est d'origine palestinienne, selon des estimations.
Nombre de candidats ont fait de l'économie leur priorité, dans un pays où le taux de pauvreté s'élève à 15,7% de la population, selon la Banque mondiale.
La Jordanie est confrontée à une situation économique difficile, avec un taux de chômage de 23% au premier trimestre 2020. Elle a été le théâtre de manifestations réclamant notamment des hausses de salaires.
Le nouveau coronavirus a eu un fort impact sur le secteur vital du tourisme et des milliers d'emplois sont menacés.
Dépourvu de ressources naturelles et très dépendant d'aides étrangères, notamment du Fonds monétaire international (FMI), ce petit pays durement touché par l'afflux de réfugiés syriens croule sous une dette publique dépassant 100% du PIB.