Johnny Tri Nguyên, l’homme qui fait parler la poudre

Les fans de l’acteur de films d’action Johnny Tri Nguyên sont aux anges. Ce dernier vient d’ouvrir son propre dojo, baptisé Liên Phong, où ils peuvent apprendre toutes sortes de techniques de combat sous sa tutelle.

 

 Le comédien et cascadeur Johnny Tri Nguyên.


Situé sur l’avenue Lê Van Luong, dans le 7e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, le dojo Liên Phong (du nom de l’école que son grand père paternel a créée : Liên Phong Quyên) est bâti sur une superficie de 1.700 m². La sobriété est de mise, avec un style fortement inspiré de la vie rurale : remparts de bambou et objets en bambou, etc. Outre la zone d’entraînement centrale entourée de verdure, les locaux du dojo de l’acteur Johnny Tri Nguyên abritent aussi une cantine, un étang de poissons, et un coin dédié à la méditation. «Mon dojo ressemble à une villégiature, car mon désir est de donner aux pratiquants des espaces où ils peuvent se relaxer après les séances d’entraînement. Je veux qu’ils se sentent à l’aise comme s’ils étaient chez eux», confie Johnny.
Le Bruce Lee vietnamien ?

Pour l’heure, le dojo Liên Phong compte une cinquantaine d’adhérents de différents niveaux. Le benjamin n’a même pas trois ans et demi. La discipline qu’il y enseigne n’est autre que la quintessence de l’héritage que lui a légué son grand père paternel, Nguyên Chanh Minh, lui-même grand maître d’arts martiaux. «L’école Liên Phong quyên combine des techniques subtiles et éprouvées pour leur efficacité accumulées par mon grand-père paternel. Très jeune, il a appris certains arts martiaux au contact de grands maîtres. Il a opéré une sélection des meilleures techniques de chaque école pour créer son propre style, appelé Liên Phong quyên, qu’il a ensuite transmis à ses descendants», dévoile Johnny, qui cherche, en plus de transmettre son savoir, à trouver des pratiquants pour ses futurs projets cinématographiques.
«Ici, je donne également des cours gratuits pour les enfants doués, notamment pour les plus défavorisés ou les orphelins», qu’il souhaite former afin de les envoyer ensuite disputer des compétitions sur le territoire mais aussi à l’étranger.

Johnny Tri Nguyên devant son dojo. Photo : CTV/CVN


Johnny Tri Nguyên est d’abord un maître d’arts martiaux. Ce sont ses facultés qui lui ont permis par la suite de devenir cascadeur, puis de faire carrière dans le 7e Art en qualité d’acteur de films d’action.
Johnny (Nguyên Chanh Minh Tri de son nom complet) est baigné dans le monde des arts martiaux alors qu’il tient encore à peine debout. Chose qui peut paraître impensable - voire folle - pour le commun des mortels, mais commune pour les grandes lignées de pratiquants. Sur le plan purement sportif, Johnny est membre de la sélection américaine de wushu dans les années 80, avec laquelle il est champion du monde. Rien de moins. En 1988, il rafle l’or des Championnats panaméricains de wushu organisés à Toronto (Canada).
Liaison des vents
Une nouvelle carrière s’ouvre à lui lorsqu’il fait connaissance avec le 7e Art. Les arts martiaux sont pour lui une rampe de lancement qui lui permet de faire son entrée à Hollywood, d’abord dans un rôle de cascadeur dans les trois épisodes de la série de blockbusters Spiderman (L’homme araignée) ainsi que d’autres œuvres hollywoodiennes à gros budget. Il décide ensuite de retourner au Vietnam, le pays qui l’a vu naître, où il tient la vedette du film d’action Dong mau anh hùng (Le sang des rebelles). Le succès est fracassant.

Tri Nguyên (droite) transmet son savoir à ses élèves.


Le voir aujourd’hui ouvrir un dojo n’a rien de surprenant. Liên Phong signifie «Liaison des vents» en vietnamien. Mais pourquoi ce choix d’enseigner sa propre vision des arts martiaux plutôt que de se contenter d’une discipline «officielle», structurée par une fédération internationale ? Pour la simple raison que Johnny est toujours à la recherche de nouvelles connaissances et techniques martiales, et qu’il estime être en possession d’un bagage à même d’être transmis à des pratiquants de tous horizons.
Johnny ne quitte que rarement le dojo qu’il a créé : «Pour moi, il n’y a rien de plus intéressant que les arts martiaux. À chaque tranche d’âge correspond une approche différente. Aujourd’hui, la pratique de sports de combat ne se fait plus dans une simple optique de savoir se battre et se défendre. C’est aussi une manière de s’entretenir sur le plan physique, mais aussi mental». Après les tatamis, le tournage. Deux activités qui ne peuvent aller l’une sans l’autre. Serait-ce la voie du Samurai des temps modernes ? Certainement pas. Mais c’est en tout cas celle qu’il a choisie d’emprunter.

Diêu An/CVN


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