Joe Biden en campagne sur un chantier naval promet le retour du "rêve américain"

Joe Biden s'est rendu jeudi 20 juillet sur un chantier naval de Philadelphie pour illustrer le boom industriel du pays grâce auquel le président américain espère être réélu, au moment où les Américains semblent peu enthousiastes à l'idée de lui laisser le gouvernail quatre ans de plus.

>> États-Unis : l’avortement s’impose dans la campagne pour la présidentielle de 2024

>> Joe Biden vante la solidité de la relation avec Londres avant un somment de l'OTAN

>> Biden invite le PM israélien à se rendre à Washington

Joe Biden fait signe à des ouvriers avant son discours à un chantier naval de Philadelphie, en Pennsylvanie (Est des États-Unis), le 20 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Son allocution dans la grande ville de Pennsylvanie, sur la côte est, s'est voulue directe et simple, louant ses "Bidenomics", le nom qu'il donne à ses plans massifs d'investissements, qui sont, selon lui "juste un autre moyen de dire +restaurons le rêve américain+".

"C'est un nouveau départ", a-t-il insisté.

Les "Bidenomics", sur lesquels le démocrate a décidé de construire sa campagne, doivent permettre de réindustrialiser le pays après des décennies de délocalisations et d'abandon des centres industriels historiques.

Ces réformes, qui concernent tant les infrastructures que les semi-conducteurs ou l'énergie verte, visent à refaire du pays une puissance industrielle dans des secteurs jugés cruciaux.

Évolution de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis depuis 1948.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sa visite du chantier naval de Philadelphie, où sont fabriquées des éoliennes offshore, s'inscrit dans ce cadre, dans un État qui pourrait jouer encore un rôle crucial lors de la présidentielle de 2024, où un nouveau round entre le président sortant et son prédécesseur républicain, Donald Trump, semble s'annoncer.

"Quand je pense climat, je pense emplois, je pense emplois protégés", a insisté le président américain sous les vivats des personnes présentes, "nous créons des emplois aux États-Unis et nous exportons des produits américains".

Plus largement, Joe Biden s'appuie sur une reprise économique forte et solide, après le ralentissement provoqué par la pandémie.

Jusqu'ici, non seulement l'économie américaine à défié les prédictions de récession, mais voit l'inflation, encore très élevée ces derniers mois, revenir vers des eaux plus calmes, à 3% sur un an en juin, plus faible que dans les autres économies avancées.

Sondages en berne

Mais les sondages montrent que les Américains restent pessimistes et que seule une minorité d'entre eux attribue au président démocrate le crédit de cette solidité économique actuelle.

Selon une enquête d'opinion de l'Université Monmouth publiée cette semaine, seuls 34% des sondés approuvent la gestion de l'inflation par l'administration Biden.

Le front de l'emploi, avec un chômage historiquement bas à 3,6%, semble plus positif pour le président américain. Environ 47% des sondés approuvent sa politique en la matière, mais reste que 48% la désapprouvent.

Et en dépit des efforts de la Maison Blanche visant à démontrer le contraire, 32% des sondés pensent que l'économie américaine fait pire que les autres pays. Seuls 30% considèrent qu'elle se comporte mieux.

"Le président vante ses +Bidenomics+, mais l'aiguille de l'opinion publique n'a pas vraiment bougé", souligne Patrick Murray, directeur de l'institut de sondage de l'Université Monmouth. "Les Américains lui accordent peu de crédit" en la matière.

Des ouvriers assistent à un discours de Joe Biden dans un chantier naval de Philadelphie, en Pennsylvanie, le 20 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

La polarisation politique américaine est là aussi à l'oeuvre : Joe Biden obtient de bons scores auprès des électeurs démocrates, mais particulièrement mauvais chez les républicains.

Alors la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, plaide la patience, rappelant les "niveaux historiquement bas" du chômage et les bons chiffres de l'inflation et répétant que la forme de l'économie américaine fait des envieux à l'international.

"Les sondages ne disent pas tout", a-t-elle assuré.

À l'issue de son discours, le président est allé distribuer des glaces aux ouvriers du chantier, se montrant confiant et présentant son programme économique comme une chance historique de remettre le pays dans le droit chemin.

Des projets comme un navire de maintenance de champs éoliens offshore, ou les usines poussant un peu partout aux États-Unis, créent un "sentiment de fierté, d'espoir et de dignité qui s'étaient peu à peu perdus", a-t-il estimé.

"Pendant longtemps, on nous a dit +abandonnons l'industrie aux États-Unis+. Combien de fois avez-vous lu ou entendu ces 25 dernières années qu'on ne pourrait plus être la puissance industrielle majeure dans le monde? Et bien nous le pouvons et nous le serons", a insisté M. Biden.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top