L’EURO, de la passion qui a du bon, mais attention !

Ça y est, le coup d’envoi de l’EURO 2012 a été donné et l’on a déjà une meilleure idée des forces en présence. Au Vietnam, la compétition est scrutée de près par tous les passionnés, qu’ils soient joueurs ou simples supporters. Six semaines durant lesquelles les terrains de football vietnamiens seront, eux, laissés à l’abandon ou presque. L’opportunité de se reposer et de trouver de nouvelles sources d’inspiration ? Certainement, mais garde toutefois à ne pas trop se laisser aller...

L’heure est à la fête, l’EURO, faut-il le rappeler, n’ayant lieu que tous les quatre ans. Une période réjouissante pour les supporters que nous sommes mais qui cause bien des tracas aux instances du football nationales, certains joueurs ayant tendance à se la couler douce et à oublier qu’une fois la compétition terminée, ce sera à leur tour de prendre le relai. Et c’est bien là que le bât blesse...
Des buts sources d’abus
Pendant l’EURO, point de matchs au Vietnam. Du coup, les joueurs n’ont que pour seule obligation les rares séances d’entraînement programmées ici et là. L’heure est donc à la détente - et c’est bien normal -, surtout après la période intense qu’ils viennent de vivre sur les terrains de la V-League. Mais il y a détente et détente. Alors que boire quelques bières entre amis est une pratique tolérable, les abus observés et qui gagnent du terrain (sans mauvais jeu de mots) le sont beaucoup moins. On a vu récemment des joueurs complètement ivres, partir en discothèque en charmante compagnie, certains allant même jusqu’à consommer des stupéfiants... Pas très «professionnel» comme comportement, ce n’est rien de le dire ! Guère étonnant que les instances s’inquiètent, de même que les entraîneurs qui peuvent voir tout leur travail de préparation physique ruiné l’espace de quelques semaines de débauche.

Une terrasse de café bondée, toutes les chaises tournées vers l’écran géant, une scène fréquente actuellement au Vietnam.


Autre problème, celui des paris qui, rappelons-le sont strictement interdit au Vietnam. Pourtant, la pratique est largement répandue et concerne tant les joueurs que l’ensemble des acteurs du football : officiels, arbitres, gestionnaires des clubs, etc. Alors qu’il faudra patienter jusqu’au mois d’août pour la reprise des grands championnats européens, l’EURO constitue une occasion en or de tenter de «se refaire» en pariant sur les matchs de la compétition. Un jeu dangereux, puisqu’en plus des risques encourus sur le plan juridique, les pertes en cas de défaite peuvent se payer comptant, précédents à l’appui. Plus d’un joueur, criblés de dettes, ont vu leur carrière sportive ruinée à cause de ce genre de pratique.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’après l’EURO, les sélections nationales espoirs et seniors seront convoquées en vue de l’AFF Suzuki Cup et des SEA Games (Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est) qui auront lieu respectivement fin 2012 et début 2013. La question est de savoir comment faire pour que personne ne succombe à la tentation du vice. Il faut toutefois relativiser, la plupart de nos joueurs sachant rester du bon côté de la barrière...
L’EURO, une source d’inspiration

Sur le plan purement sportif, l’EURO est l’occasion de voir plusieurs «écoles» s’affronter. Avec plus ou moins de réussite, puisqu’au final, une seule équipe soulèvera le trophée. Les cinq dernières éditions ont ainsi opposé différents styles, privilégiant la beauté du jeu, la créativité, le pragmatisme, voir un mélange plus ou moins heureux des trois en fonction de la situation, avec à chaque fois un vainqueur différent : l’Allemagne en 1996, la France en 2000, la Grèce en 2004, puis l’Espagne en 2008. Les Ibères ont marqué les esprits au Vietnam, leur victoire étant considérée par l’ensemble des observateurs comme la consécration du beau jeu, à l’instar du FC Barcelone en Liga.
Le sélectionneur de l’époque, le Portugais Henrique Calisto - surnommé «Le Sorcier» - s’en est inspiré en créant l’école «tiki-taka», privilégiant la vélocité à l’impact physique, dicté il est vrai par le petit gabarit des joueurs vietnamiens. Le sélectionneur du onze national et plusieurs clubs du pays ont ainsi décidé de mettre en place le fameux 4-2-3-1 de la Roja. Pari réussi, le Vietnam ayant soulevé la Coupe AFF Suzuki Cup 2008. Nul doute que l’EURO 2012 sera aussi scruté sous toutes les coutures.
Les joueurs, les entraîneurs, mais aussi les arbitres peuvent tirer de précieux enseignements de l’EURO. En effet, à l’issue de chaque grande compétition internationale, la FIFA adresse toujours à la Fédération vietnamienne (FVF) les données vidéo ainsi que les documents officiels sur l’arbitrage des matchs disputés. Avec 31 matchs, les hommes en noir de la V-League auront de quoi se documenter.
En dépit des abus constatés plus haut, lesquels ne concernent finalement que quelques-uns, la coupure pour «cause d’EURO» est bénéfique à plus d’un titre pour le football vietnamien mais aussi pour nous, supporters, toujours en quête de sensations fortes. Cela fait quelques jours déjà que le ballon Tango 12 est martyrisé par les 16 équipes réparties dans les quatre poules de la compétition, mettant toute l’Europe sens dessus-dessous, à ceci prêt qu’il ne s’agit pas de crise financière cette fois-ci ! Le Vietnam vit aussi au rythme de l’EURO, rendant parfois les levers difficiles, décalage horaire oblige...

Diêu An/CVN

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