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L'archère française Lisa Barbelin lors des JO de Tokyo, le 30 juillet 2021. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
Médaillée de bronze aux Championnats d'Europe à Essen (Allemagne) mi-mai, Lisa Barbelin arrive au bout d'une intense saison d'entraînement. Elle s'apprête désormais à relever les manches pour les Jeux à domicile dans le centre de Paris.
"J'ai envie de gagner les Jeux, je veux marquer l'histoire, je veux devenir une légende", affirme-t-elle le regard vif, lors d'un entretien accordé.
Depuis le retour du tir à l'arc au programme olympique en 1972, les Françaises sont montées une fois sur un podium, il y a seize ans à Pékin. À l'époque, Bérengère Schuh, Sophie Dodemont et Virginie Arnold avait pris le bronze par équipes, la première médaille de la délégation française des JO-2008.
L'archère française Lisa Barbelin lors des Mondiaux de Berlin, le 2 août 2023. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
"On vise le plus haut. Peut-être qu'en visant la lune, on atterrira sur les étoiles", espère la Française de 24 ans qui disputera ses deuxièmes JO après ceux de Tokyo (huitième-de-finaliste).
Depuis, les Français ont changé de méthode. La Fédération a recruté il y a deux ans Oh Seon-tek, ancien entraîneur en chef de l'équipe sud-coréenne aux très nombreux succès (cinq médailles à Sydney en 2000, quatre à Londres en 2012 et quatre à Tokyo en 2021).
L'entraîneur sud-coréen de l'équipe de France de tir à l'arc Oh Seon-tek, lors des Mondiaux à Berlin, le 2 août 2023. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
"Il a beaucoup fait évoluer notre façon de voir les choses techniquement" admet Lisa Barbelin. "+Monsieur Oh+ a tout balayé, on a tout recommencé à zéro".
"Tout le potentiel pour y arriver "
"On a battu sur une seule compétition, tous les records de France. On a battu le record d'Europe en mixte, qu'on a rebattu encore derrière sur une autre compet. Donc les choses évoluent grandement", ajoute-t-elle.
Utiliser la méthode coréenne contre les Coréennes, qui n'ont laissé échapper qu'un seul des dix-neuf titres olympiques en jeu depuis 1984, est donc le nouveau credo des Françaises, mais "à notre sauce", précise Barbelin.
Les archères françaises Audrey Adiceom (gauche), Lisa Barbelin et Caroline Lopez, aux Mondiaux de Berlin, le 2 août 2023 |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
À 24 ans, "elle a tout le potentiel pour y arriver" selon Jean-Manuel Tizzoni, le coach de l'équipe féminine. Pour lui qui la connaît depuis les Championnats de la jeunesse de Madrid en 2019, "elle a vraiment monté en niveau".
Les deux groupes féminin et masculin se sont entièrement consacrés au tir à l'arc cette année, cessant toute activité en dehors de la discipline. Lisa Barbelin a elle pris une année de césure dans sa licence de chimie, la matière dans laquelle elle se considérait comme "la meilleure" au lycée.
La jeune femme originaire de Lorraine avait commencé le tir à l'arc à 9 ans encouragée par sa famille. "Je suis rentrée chez moi le jour du premier entraînement, et j'ai dit à mon grand-père que j'irai aux JO et que je les gagnerai".
Aînée d'une fratrie de trois, qui a neuf ans "avait peur de tout" et "rasait les murs", elle voit le sport comme une manière de "s'émanciper" et de prendre confiance en soi.
"Elle n'a peur de rien, elle n'a peur de personne", considère Benoît Binon le directeur technique national du tir à l'arc français. Pour lui, Lisa est "quelqu'un qui aime le spectacle" et qui s'en nourrit. Pour les Jeux olympiques, elle aura pour tribune l'esplanade des Invalides et son dôme doré en arrière-plan.
AFP/VNA/CVN