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Vue générale des travaux Porte Maillot, à l'ouest de Paris, pour renforcer les infrastructures de transports dans l'optique des JO-2024, le 13 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous allons tout faire pour être au rendez-vous", a promis Jean Castex, ancien Premier ministre et actuel Pdg de la RATP, annonçant des milliers d'embauches.
L'opérateur des transports publics parisiens a été mis à rude épreuve depuis l'été, victime d'une pénurie de personnels, de difficultés à recruter, d'un absentéisme inquiétant et de grèves sporadiques. Bus et métros se sont faits plus rares, ce qui a exaspéré les usagers... et amène à se poser des questions pour les Jeux olympiques.
La RATP a partiellement réussi à redresser la situation, mais saura-t-elle motiver suffisamment ses machinistes à l'été 2024 ? Trouvera-t-on aussi des conducteurs pour le millier de bus censés transporter les 250.000 athlètes, organisateurs, VIP et journalistes ?
Le climat social pose également problème, les JO étant organisés six mois avant l'ouverture à la concurrence du réseau d'autobus actuellement exploité en monopole par la RATP.
Les syndicats de la Régie y sont très hostiles, la gauche régionale (opposition) s'agite... Une grève ferait désordre! Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, se dit prêt à prolonger le monopole de la RATP.
Gestion des flux
"Nous allons devoir transporter en plein mois d'août ce que nous transportons habituellement un jour de pointe", a exposé Valérie Pécresse, la présidente de l'autorité régionale des transports, Ile-de-France Mobilités (IDFM) : 9 à 10 millions de personnes, sur 25 sites olympiques, pour la plupart concentrés à Paris et en Seine-Saint-Denis.
"Pour le seul transport des accrédités, nous allons déployer l'équivalent du réseau de bus lyonnais", a remarqué Mme Pécresse, la présidente de région.
Logo de JO-2024. |
Photo : MACAP/CVN |
"Le plan de transport est au point" pour les JO, assure encore IDFM, qui planche sur une application dédiée aux transports pendant les Jeux pour équilibrer les flux de voyageurs entre les lignes. Date de sortie prévue: printemps 2024.
Valérie Pécresse réclame toujours l'aide de l'État pour boucler son budget l'an prochain -l'offre supplémentaire pour les JO, en particulier, doit coûter 200 millions d'euros-, menaçant de ne pas ouvrir les nouvelles lignes si elle n'obtient rien.
Côté infrastructures, un coup d'œil au dossier de candidature de Paris 2024 publié il y a sept ans laisse rêveur. Il promettait par exemple des temps de parcours de "22 minutes jusqu'au village des médias et 30 minutes jusqu'au village olympique depuis (l'aéroport de) Roissy par la ligne 17" du futur métro du Grand Paris.
Mais celle-ci ne sera pas achevée avant 2030... Le CDG Express, un train rapide devant relier Roissy au centre de Paris, et la ligne 16 ne seront pas non plus au rendez-vous.
Alerte sur la cérémonie d'ouverture
Seul métro qui sera ouvert (juste) à temps. La ligne 14, qui doit être prolongée au nord jusqu'à Saint-Denis Pleyel à proximité du village olympique et au sud jusqu'à l'aéroport d'Orly. En juin 2024.
"Les solutions annoncées ne paraissent ni suffisantes, ni opérationnellement faisables", juge Iona Lefebvre, de l'Institut Montaigne, un centre de réflexion sur les politiques publiques en France.
Pour elle, remplacer des métros inachevés par des autobus ou des navettes sur la Seine "ne va pas répondre de façon conséquente aux besoins".
"La congestion routière va exploser ! Si on a 185 km de voies réservées (sur les grands axes pour les besoins des JO, ndlr), je vous laisse imaginer la galère que ça va être sur le périphérique" parisien, s'exclame-t-elle.
Valérie Pécresse s'inquiète par ailleurs des risques de saturation lors de la cérémonie d'ouverture sur la Seine le 26 juillet 2024, "un vendredi soir de chassé-croisé" avec 600.000 spectateurs à acheminer en plus des vacanciers en route vers les gares parisiennes.
"La capacité serait insuffisante et ce serait dangereux", a-t-elle alerté. Laurent Probst, directeur général d'IDFM, a réclamé moins de 500.000 spectateurs, "sinon on ne pourra pas gérer". La réévaluation de la jauge est "en cours d'étude", a-t-il confié.
Les scènes de chaos aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions de football, fin mai, sont encore dans toutes les mémoires.
AFP/VNA/CVN