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La ministre des Sports, Amélie Oudea-Castera, et le président du comité d'organisation des JO de Paris de 2024, Tony Estanguet, lors d'une visite du siège du Cojo à Saint-Denis, le 31 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après avoir perdu en 2020 la natation, l'une des disciplines majeures des JO, qui n'aura pas lieu à Saint-Denis mais à Nanterre (Hauts-de-Seine), le département le plus pauvre de France à qui a été promis un héritage olympique, voit encore une fois les implantations changer.
Si tout va bien, la carte remaniée sera présentée au conseil d'administration du comité d'organisation (Cojo) du 12 juillet. Tout n'est pas encore calé, en particulier l'échange standard entre le hand et le basket, ce dernier irait à Lille pour les phases de qualifications.
Sur ce dossier, qui avait vu les basketteurs français évoluant en NBA monter au créneau et rejeter le Parc des Expos de la Porte de Versailles, les discussions entre le Cojo, la fédération internationale de basket et le CIO (comité internationale olympique) sont âpres. In fine, le CIO "tranchera", a expliqué mardi 21 juin le comité d'organisation.
Du côté de la Seine-Saint-Denis, après des tractations menées depuis plusieurs semaines, le comité d'organisation et le département ont officialisé mardi de premiers changements : le tir part et la boxe arrive dans le département.
Si leurs atterrissages respectifs ne sont pas encore validés, c'est la ville de Châteauroux (Indre) qui tient la corde pour le tir et celle de Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour la boxe, les finales de boxe restant à Roland-Garros.
Boxe ADN du 93
Selon le président du département, Stéphane Troussel (PS), cet arbitrage permet à son territoire de "tirer son épingle du jeu", avec la boxe qui "colle parfaitement à l'ADN de la Seine-Saint-Denis", et représente une "attractivité pour un public jeune, avec une forte pratique sur le territoire et d'importants athlètes".
La "ligne rouge" était que le département ne perde pas une épreuve, a-t-il expliqué.
"Un bilan plus fort" a renchéri le comité d'organisation pour un département où est implanté le village des athlètes ou encore le centre aquatique olympique (épreuves de water-polo, natation synchronisée et plongeon) à Saint-Denis.
Pourquoi ces changements ?
Depuis cet hiver, le terrain des Essences à La Courneuve, ex-terrain de l'armée en train d'être dépollué, ne convenait plus, devenu apparemment trop petit pour abriter les épreuves de tir. Une épine du pied pour les organisateurs, qui ont déjà retouché la carte à l'automne 2020, et pour l'État soucieux de ne pas dépouiller le département.
Le président du conseil département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, à la questure du Sénat, à Paris, le 17 juillet 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce terrain servira désormais de départ au paramarathon et à l'épreuve cycliste ouverte au public, a précisé M. Troussel. Autres concessions obtenues: le volley-ball assis (handisport) et l'épreuve d'escrime du pentathlon qui seront aussi en Seine-Saint-Denis.
Si le président du département affiche sa satisfaction, il n'en reste pas moins que toute la zone autour du Bourget, connait bien des déboires.
D'abord parce que plusieurs lignes de métro n'arriveront pas à temps pour les JO, ensuite parce que les travaux du village des médias - qui n'abritera sans doute qu'une partie des médias - ont été un temps brièvement stoppés après un recours judiciaire.
Révision budgétaire en vue
À quelques encablures, c'est maintenant le terrain des Essences qui perd une épreuve olympique. Fâché, le maire PCF de La Courneuve, Gilles Poux, estime que sa ville et le département "doivent sortir de ce rôle de variable d'ajustement permanente".
À deux ans des JO-2024 (26 juillet-11 août), l'État partage la volonté du département que "la carte soit finalisée" au conseil d'administration de juillet, a fait savoir de son côté la délégation interministérielle aux JO, chargée de coordonner tous les acteurs.
Car une fois ces changements validés, et leurs conséquences budgétaires positives ou négatives, il va falloir reprendre la calculette et passer en revue dépenses et recettes.
Un rapport du comité d'audit du Cojo doit être remis fin juin afin de faire le point avant une révision budgétaire prévue à la fin de l'année.
Entre l'inflation et les marchés en cours de passation qui vont permettre de faire correspondre prix envisagés et réalité des prix, cette révision budgétaire s'annonce complexe.
Mi-mai, le président du comité d'organisation, Tony Estanguet a expliqué que des "risques nouveaux pèsent" sur le budget. Il est actuellement de 4 milliards d'euros, financé par la billetterie, une contribution CIO et les sponsors.
AFP/VNA/CVN