>>JO-2018 : 7e médaille pour la France, avec la surprise Julia Pereira de Sousa
>>Le patineur japonais Hanyu éblouit pour son retour, Chen s'écroule
>>Patinage artistique : le Canada en or devant la Russie
Papadakis et Cizeron lors des JO 2018. |
Leur danse libre étincelante sur la Sonate au clair de lune de Beethoven n'aura pas suffi. Impeccables techniquement, et comme à leur habitude, intenses artistiquement, Papadakis et Cizeron ont pourtant été récompensés par un nouveau record du monde dans leur exercice préféré : 123,35 points (contre 121,87 auparavant, réalisés aux Championnats d'Europe mi-janvier)."C'était la quasi-perfection", résume leur entraîneur Romain Haguenauer.La preuve éclatante d'une impressionnante capacité de rebond après le malheureux épisode de la danse courte, quand la robe abondamment strassée à franges vertes et dorées de la patineuse s'est malencontreusement décousue dès les premières notes de leur programme aux rythmes latinos imposés."On n'a jamais mieux patiné, se félicite Cizeron. On approche de la note parfaite. Ce sont des expériences comme ça qui rendent plus forts."
Très fier de Gabriella
"Je suis très fier de Gabriella, de la façon dont elle a continué à patiner hier (lundi). Elle est vraiment très solide. Ça n'était pas facile de revenir sur la glace aujourd'hui", souligne-t-il.Vingt-quatre heures après avoir vécu son "pire cauchemar", il suffisait de voir la danseuse gagnée par l'émotion à la fin de la prestation du duo clermontois, et la longue étreinte qu'elle a partagée sur la glace avec son partenaire, pour deviner le poids écrasant de la tension accumulée depuis. Dans le "kiss and cry", même Cizeron n'a pu s'empêcher de laisser couler quelques larmes.
"Ce n'est pas quelque chose que je peux traduire en mots", a expliqué Papadakis.
Mais Virtue (28 ans) et Moir (30 ans), qui patinaient en dernier, ne se sont pas laissés émouvoir.
Sur la musique du film Moulin Rouge, les Canadiens ont délivré une performance spectaculaire et pulvérisé leur meilleur score de plus de quatre points en récoltant une marque de 122,40. De quoi totaliser 206,07 points, établir un nouveau record du monde (que les Français venaient juste de battre avec 205,28 points), mais surtout se réapproprier la couronne olympique qu'ils avaient déjà coiffée en 2010 avant d'en être dépossédés en 2014.
"Ce sont d'immenses champions. Patiner à la fin et livrer une telle performance, c'est fort", salue Haguenauer, qui travaille aussi avec Virtue et Moir.
Seize ans après Anissina/Peizerat
Les Français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sur le podium aux côtés des Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, médaillés d'or en danse sur glace des JO de Pyeongchang, le 20 février 2018. |
Les voilà désormais à la tête d'une collection de cinq médailles olympiques, trois en or et deux en argent (en comptant l'épreuve par équipes), un record en patinage artistique.
Pour Papadakis et Cizeron, qui ont attendu le score de leurs partenaires d'entraînement à Montréal en se tenant la main, le retard accumulé la veille - 1,74 point - s'est avéré impossible à combler.
"C'était malgré tout un beau combat", se console Cizeron.
Mais difficile de ne pas penser que l'or s'est joué à un fil, quand, lundi comme mardi, les notes artistiques des juges sont montées plus haut pour les Français.
"Les juges ont choisi Gabriella et Guillaume sur la danse libre, comme ils l'avaient fait pour la courte, et c'est ça qui est frustrant : il y a une reconnaissance de leur infime supériorité sur ces JO mais le sort en a décidé autrement", analyse Haguenauer.
Malgré tout, en montant sur la deuxième marche du podium, les doubles champions du monde (2015 et 2016) et quadruples champions d'Europe en titre (2015-2018) offrent à la glace tricolore sa première médaille olympique depuis seize ans et le sacre de Marina Anissina et Gwendal Peizerat en 2002 à Salt Lake City, en danse sur glace déjà.
Et à 22 ans pour elle et 23 ans pour lui, ils ont encore l'avenir devant eux.
AFP/VNA/CVN