Le Premier ministre de droite Shinzo Abe avait annoncé mi-janvier un ensemble de "mesures économiques d'urgence" de 20.200 milliards de yens (161 milliards d'euros), dont la moitié devant provenir des caisses de l'État.
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, devant le Sénat lors du vote le 26 février sur la rallonge budgétaire pour la relance économique. |
Les députés avaient approuvé l'enveloppe de 13.100 milliards de yens le 14 février avant d'en transférer l'examen à leurs collègues du Sénat, où la loi est passée grâce à l'appoint apporté par de petites formations au Parti Libéral-Démocrate (PLD) de
M. Abe, qui n'est majoritaire qu'à la chambre basse.
Ce budget supplémentaire vient compléter le collectif initial de 90.300 milliards de yens (725 milliards d'euros) décidé par le précédent gouvernement de centre-gauche pour l'année courant du 1er avril 2012 au 31 mars 2013.
M. Abe est revenu à la tête du pays le 26 décembre dernier à la suite de l'écrasante victoire du PLD aux élections législatives dix jours plus tôt. Ce ténor de droite a fait du redressement économique la priorité de son nouveau mandat, après celui de 2006-2007 gâché par des scandales et soucis de santé.
Pour financer cette relance, l'État va encore s'endetter, mais le gouvernement estime ce recours à l'emprunt nécessaire pour sortir le pays de la crise chronique dans laquelle il se débat.
M. Abe veut à tout prix que le Japon parvienne à s'extraire du cercle déflationniste (baisse des prix, des investissements, des rémunérations, de la consommation), en dopant l'activité par les commandes publiques.
Cette rallonge doit permettre au gouvernement de mettre rapidement du carburant dans la machine économique, via des travaux publics, sans attendre l'élaboration retardée du prochain budget pour une année pleine (avril 2013 à mars 2014).
La rallonge définitivement validée le 26 février est la deuxième plus importante de l'histoire, après celle de 14.700 milliards de yens lors de la crise financière de 2008-2009, une somme mise sur la table par l'actuel ministre des Finances, Taro Aso, qui était alors Premier ministre.
Les 10.200 milliards de dépenses étatiques inscrites dans le cadre du plan de relance seront destinés à accélérer la reconstruction du nord-est dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, à la rénovation d'infrastructures vieillissantes ou encore à aider des entreprises à lutter face à une conjoncture internationale difficile.
Le reste ira à d'autres dépenses hors plan de relance pour le système de retraite publique.
AFP/VNA/CVN