>>Gaza: l'aviation israélienne bombarde une position du Hamas
>>Israël frappe une installation militaire du Hamas à Gaza
Le ciel de Gaza (territoires palestiniens) illuminé lors d'une frappe aérienne de l'armée israélienne dans la nuit du 14 au 15 mars. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les avions de combat et les hélicoptères d'attaque ont conduit une centaine de frappes contre des positions du Hamas qui gouverne le territoire, dont un important site de fabrication de roquettes et un complexe d'où le Hamas dirige ses activités en Cisjordanie occupée, autre territoire palestinien distant de quelques dizaines de kilomètres de Gaza, a dit l'armée israélienne dans un communiqué.
Des sources dans les milieux de sécurité de Gaza ont confirmé une centaine de frappes dans une quarantaine d'endroits à travers le territoire. Mais seul un couple a été blessé dans le Sud de l'enclave, selon des informations initiales.
Ces actes d'hostilités et la lourde réponse israélienne sont la dernière manifestation en date des tensions persistantes entre Israël et les groupes armés palestiniens, qui ont frôlé un nouveau conflit en 2018 après trois guerres depuis 2008.
Elles interviennent dans une période hautement volatile, où le cessez-le-feu observé de part et d'autre demeure fragile, et où Israël est en pleine campagne électorale.
Ce nouvel accès de fièvre a commencé jeudi soir 14 mars quand deux roquettes ont été tirées de Gaza vers la région de Tel-Aviv, capitale économique et culturelle d'Israël. Aucun dégât ni blessé n'avait été rapporté.
En tout, l'armée israélienne a fait état vendredi matin 15 mars de quatre tirs de roquettes de Gaza, dont trois ont été interceptées par le système de défense anti-aérien selon elle.
Le Hamas et le Jihad islamique, son allié et autre mouvement islamiste, ont démenti être à l'origine des tirs en direction de Tel-Aviv, laissant supposer que ceux-ci seraient le fait de groupes rivaux.
Cependant, Israël a redit tenir le Hamas pour responsable de ce qui se passe dans le territoire sous son contrôle.
Les roquettes ont déclenché les sirènes dans les localités israéliennes, conduit les autorités à ouvrir les abris et, selon les médias, laissé un certain nombre d'Israéliens en état de choc.
Israël riposte systématiquement à de tels tirs. Il avait frappé presque quotidiennement des positions du Hamas les jours précédents en réponse à l'envoi de roquettes ou de ballons lestés de dispositifs explosifs sommaires.
Anniversaire délicat
Mais le fait que Tel-Aviv, à des dizaines de kilomètres de Gaza, puisse être menacé confère pour Israël une acuité particulière à ces actes.
De plus, Israël est au beau milieu d'une campagne électorale où, à trois semaines de l'échéance du 9 avril, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et ses principaux concurrents se font forts de leurs états de service sécuritaires.
M. Netanyahu a rapidement réuni les responsables sécuritaires jeudi soir 14 mars.
"Le moment est venu de venir à bout du Hamas une bonne fois pour toutes", a dit l'un des concurrents de M. Netanyahu, le ministre de l'Education Naftali Bennett. Il a réclamé un plan détaillé de la part de M. Netanyahu à cette fin.
Le chef de gouvernement répète qu'il n'hésitera pas à une opération d'envergure si nécessaire. Il passe cependant pour préférer chercher à dissiper les tensions plutôt que de s'engager dans des opérations aux retombées incertaines en période électorale.
Une délégation d'officiels égyptiens, médiateurs historiques à Gaza, était dans l'enclave dans les heures précédant les tirs pour essayer d'apaiser les tensions.
Israël, le Hamas et ses alliés observent un cessez-le-feu constamment remis en cause depuis la guerre de 2014. Ils ont frôlé un nouveau conflit en 2018, jusqu'à un arrangement informel conclu en novembre.
Les tensions demeurent vives toutefois. La situation économique dans la bande de Gaza, éprouvée par la pauvreté, les pénuries et le chômage, et soumise au blocus israélien, continue de susciter l'inquiétude. Les forces de sécurité du Hamas ont dispersé jeudi soir 14 mars des rassemblements pour une amélioration des conditions de vie, réprimant une rare manifestation de mécontentement social.
Un jeune Palestinien blessé lors d'une manifestation à la frontière entre la bande de Gaza et Israël est évacué, le 1er mars. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Gaza demeure le théâtre d'une mobilisation qui voit toutes les semaines des milliers de Palestiniens protester contre le blocus le long de la frontière israélienne. L'enclave va au-devant d'un rendez-vous délicat, le premier anniversaire de ce mouvement, le 30 mars.
Depuis mars 2018, plus de 250 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens, la grande majorité lors des manifestations, souvent accompagnées de violences, le long de la frontière, d'autres dans des frappes israéliennes en représailles aux actes hostiles émanant de l'enclave. Deux soldats israéliens ont été tués depuis cette date.
L'armée israélienne affirme ne faire que défendre sa frontière et son territoire. Elle accuse le Hamas d'orchestrer la contestation.