>>La journée de Donald Trump en quelques faits marquants
Des colons israéliens, le 1er février près d'Amona. |
Cette décision prolonge la dynamique impulsée par la nouvelle donne américaine. Elle ressemble par ailleurs à un gage de plus donné aux partisans de la colonisation, à un moment où les autorités israéliennes ne paraissent plus avoir d'autre choix que d'appliquer un arrêt de la justice israélienne et de démolir une colonie au cœur d'un psychodrame collectif israélien, Amona.
Les préparatifs se sont accélérés et la démolition d'Amona, bouclée par des dizaines de membres des forces israéliennes depuis mardi 31 février, ne paraissait plus qu'une affaire de jours, sinon d'heures. Les 200 à 300 habitants refusent de partir.
Au moment où le sort d'Amona se scellait, "le ministre de la Défense Avigdor Lieberman et le Premier ministre Benjamin Netanyahu ont décidé d'autoriser la construction de 3.000 nouvelles unités d'habitation en Judée-Samarie", nom donné par Israël à la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué.
Depuis le 20 janvier et la prestation de serment de M. Trump, Israël a donné son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans trois quartiers de colonisation de Jérusalem-Est occupée et annexée, et annoncé la construction de 2.502 logements en Cisjordanie.
Jeudi dernier 26 janvier, la municipalité israélienne de Jérusalem a donné son accord final à 153 nouvelles unités d'habitation, gelées selon elle sous les pressions de l'administration Obama.
L'appel d'air Trump
Les autorités israéliennes se sont engouffrées dans l'espace ouvert par l'avènement de M. Trump, jetant aux orties la relative retenue observée dans leurs activités de colonisation au cours des dernières semaines de la présidence Obama.
Benjamin Netanyahu le 30 janvier à Jérusalem. |
"Nous construisons et nous continuerons à construire", a promis le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui ne cache pas que la présidence Trump représente une "chance formidable" après les "pressions énormes" de l'administration Obama sur la colonisation et l'Iran.
"Nous entrons dans une période nouvelle de retour à la normale (en Cisjordanie) et nous apportons la réponse qui convient aux besoins quotidiens de la population", a déclaré dans le communiqué de ses services le ministre israélien de la Défense, qui exerce son autorité sur le territoire.
Comme la précédente annonce en ce qui concerne la Cisjordanie, les 3.000 logements en sont à différents stades de la procédure.
Les avocats les plus ardents de la colonisation avaient vivement critiqué une annonce récente en faisant valoir qu'une partie des 2.502 logements appartenaient à des plans déjà rendus publics et qu'il s'agissait d'un tour de passe-passe pour réduire la pression du lobby des colons.
Environ 400.000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens en Cisjordanie. L'expansion des colonies, poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, grignote le territoire de la Cisjordanie et menace de rendre impossible la création d'un État palestinien indépendant qui coexisterait avec Israël, solution internationale de référence pour résoudre le conflit.