L'activité du Bardarbunga suivie par les experts du service météorologique islandais (IMO) le 23 août 2014 à Reykjavik |
Samedi après-midi 23 août, l'IMO avait fait état d'une petite éruption sous la glace, mais a indiqué en fin de soirée qu'il n'y avait pas de signes d'activité volcanique.
"Actuellement, il n'y a pas de signes d'activité volcanique en cours", a indiqué l'organisme sur son site internet. "L'état d'alerte rouge interdisant le trafic aérien dans la zone du volcan Bardarbunga reste rouge car une éruption imminente ne peut pas être exclue", a-t-il précisé.
Selon la police, quelque 300 personnes ont été évacuées d'une région touristique populaire au nord du volcan, qui se trouve dans le sud-est de l'Islande. "La plupart étaient des touristes étrangers", a déclaré à la presse le chef de la police locale, Svavar Palsson. Malgré la fermeture de l'espace aérien dans cette zone, tous les aéroports finlandais sont restés ouverts, selon les autorités.
"Je ne peux pas assurer qu'il ne s'est rien passé, mais il est clair qu'il n'y a pas de traces de glace fondue consécutive à une éruption sous un glacier, sans doute le magma n'a-t-il pas encore atteint la surface", a déclaré l'un des géophysiciens islandais les plus connus, Magnus Tumi Gudmundsson, sur la chaîne publique Ruv. Les autorités ont incité les habitants de la région à être vigilants et à garder en permanence allumés leurs téléphones portables.
Comme d'autres volcans islandais, le Bardarbunga, situé dans le sud-est de l'Islande, est recouvert d'une épaisse couche de glace, dont l'épaisseur varie de 150 à 400 mètres. Le Bardarbunga, dont l'altitude dépasse 2.000 mètres, était entré en activité le samedi 16 août. Lundi, le niveau d'alerte était passé à orange, ce qui signifie une "activité élevée ou en hausse avec potentiel accru d'éruption".
Lundi 18 août, les sismologues ont enregistré une secousse tellurique de magnitude 4,5 dans le secteur. La région ne compte aucun habitant permanent, mais elle accueille des touristes et des chasseurs. Le Bardarbunga est situé sous le plus grand glacier d'Islande, le Vatnajökull.
En 2010, l'éruption d'un autre volcan islandais, l'Eyjafjallajökull, avait provoqué la plus grande fermeture d'espace aérien décrétée en Europe en temps de paix. Plus de 100.000 vols avaient été annulés sur un mois et plus de huit millions de passagers bloqués dans les aéroports.
Cette semaine, l'administration de l'aviation civile islandaise avait prévenu qu'en cas d'éruption du Bardarbunga, elle n'aurait pas d'autre choix que d'interdire le trafic aérien. "Si nous avons une autre grosse explosion comme celle de l'Eyjafjalljökull, nous ne pouvons rien faire d'autre que d'interrompre le trafic dans les zones dangereuses. C'est vraiment la seule chose que nous puissions faire", avait déclaré Fridthor Eydal, porte-parole de cette administration.
D'après des scientifiques, une éventuelle explosion du Bardarbunga serait assez puissante pour interrompre ou perturber le trafic aérien au-dessus du Nord de l'Europe et de l'Atlantique Nord, et les retombées causeraient des dégâts importants en Islande.
AFP/VNA/CVN