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Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Nous disons aux Américains que les mesures de sanction qu'ils vont prendre les concernent, eux. Mais nous considérons que l'extraterritorialité de leurs mesures de sanctions est inacceptable", a souligné Jean-Yves Le Drian dans une interview mise en ligne sur le site internet du quotidien Le Parisien.
Le président américain Donald Trump a annoncé mardi 8 mai que son pays se retirait de l'accord encadrant les activités nucléaires de l'Iran et a réintroduit une série de sanctions visant des entreprises aussi bien américaines qu'étrangères commerçant avec l'Iran.
"Les Européens n'ont pas à payer pour le retrait d'un accord par les États-Unis, auxquels ils avaient eux-mêmes contribué", a martelé le chef de la diplomatie française.
"Entre Européens, nous devons mettre en place les mesures nécessaires pour protéger les intérêts de nos entreprises et entamer des négociations avec Washington sur ce sujet", a-t-il ajouté.
La décision américaine impose aux entreprises étrangères des délais très courts, de l'ordre de trois à six mois, pour se retirer de l'Iran, tandis qu'il est interdit de conclure de nouveaux contrats, sous peine de subir des sanctions de la part des États-Unis.
Tout faire pour protéger les intérêts
des entreprises européennes
Les Européens vont "tout faire pour protéger les intérêts de (leurs) entreprises" et comptent mener "des négociations serrées" avec les États-Unis, au niveau de l'Union européenne, avait souligné mercredi 9 mai la présidence française.
Les discussions avec Washington pourraient porter sur des exemptions et le maintien des droits des entreprises déjà en place.
"Cela implique d'avancer entre Européens dans les semaines qui viennent. Cela nécessite une force européenne d'un type nouveau", a insisté Jean-Yves Le Drian.
L'UE pourrait aussi contrer les sanctions américaines en recourant à un dispositif créé à l'origine pour contourner l'embargo sur Cuba, qui permet aux entreprises et aux tribunaux européens de ne pas se soumettre à des réglementations sur des sanctions prises par des pays tiers.
L'accord conclu en 2015 à Vienne vise à faciliter les échanges commerciaux avec l'Iran, en levant de lourdes sanctions internationales affectant son économie, en échange d'un engagement de Téhéran à limiter ses activités nucléaires et à ne jamais chercher à obtenir la bombe atomique.
Les trois pays européens cosignataires de l'accord (France, Allemagne, Royaume-Uni) - avec la Chine et la Russie - veulent le sauver pour lutter contre la prolifération nucléaire. L'Iran demande pour y rester des garanties en matière de retombées économiques.
AFP/VNA/CVN