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Le président Emmanuel Macron s'adresse à des étudiants à Aachen, en Allemagne, le 10 mai. |
"Si nous acceptons que d'autres grandes puissances, y compris alliées, y compris amies dans les heures les plus dures de notre histoire, se mettent en situation de décider pour nous notre diplomatie, notre sécurité, parfois en nous faisant courir les pires risques, alors nous ne sommes plus souverains", a estimé M. Macron en recevant le prix européen Charlemagne à Aix-la-Chapelle en Allemagne.
"Nous avons fait le choix de construire la paix et la stabilité au Proche et au Moyen-Orient (...) D'autres puissances, tout aussi souveraines que nous, ont décidé de ne pas respecter leur propre parole. Devons-nous renoncer pour autant à nos propres choix?" s'est-il encore interrogé.
Des propos qui, sans qu'il ne soit jamais nommé, visent le président américain, avec lequel Emmanuel Macron a pourtant affiché une grande entente et une proximité personnelle lors de son récent déplacement à Washington.
"Ne soyons pas faibles, ne subissons pas", a exhorté le chef de l'État français, qui a plaidé pour une "souveraineté européenne (...) qui doit nous conduire à faire de l'Europe une puissance géopolitique, commerciale, climatique, économique, alimentaire, diplomatique propre".
"La condition de possibilité (de cette souveraineté), c'est que nous refusons le fait que d'autres puissent le décider pour nous", a-t-il encore estimé.
Dans l'après-midi, s'adressant à un millier d'étudiants dans la ville, Emmanuel Macron a aussi répondu indirectement aux critiques de ses opposants, pour lesquels la décision américaine représente un échec de ses efforts pour amadouer Donald Trump et en faire un "ami".
"Beaucoup disent: +vous voyez, on n'arrive pas à convaincre le président Trump+", a-t-il déclaré. "Ca fait un an que je connais le président Trump. J'ai beaucoup de respect pour lui. Nous avons une relation chaleureuse, ce n'est pas une relation de magiciens. Lorsqu'il dit quelque chose en campagne, il le fait. J'avais compris ce qu'il allait faire", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a expliqué que sa priorité était désormais de travailler à établir un "accord plus large" avec Téhéran, avec notamment la coopération américaine.
"S'il est porté par la nouvelle administration américaine, cet accord sera en quelque sorte dépollué de ce qu'elle lui reproche: avoir été négocié par les prédécesseurs. C'est la vie politique intérieure aux États-Unis, mais c'est comme ça", a-t-il expliqué devant les étudiants.
AFP/VNA/CVN