>>Nucléaire : l'Iran a nettement accéléré sa production d'uranium faiblement enrichi
>>L'Iran exhorte les signataires du JCPOA à la protection de ses intérêts nucléaires
Photo fournie le 6 novembre par l'Organisation iranienne de l'énergie atomique montrant l'intérieur de l'usine de Fordo à Qom, dans le Nord de l'Iran, qui abrite des centaines de centrifugeuses. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette déclaration a suscité de nouveau l’inquiétude des États parties à l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015.
Aux termes de ce pacte, Téhéran avait accepté de réduire drastiquement ses activités nucléaires - afin de garantir leur caractère exclusivement civil - en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales asphyxiant son économie.
"Dans les prochaines heures, le processus d’injection du gaz (hexafluaorure d’uranium, ndlr) dans les centrifugeuses actives sur le site de Fordo sera finalisé en présence des inspecteurs de l’Agence" internationale de l’énergie atomique (AIEA), a déclaré le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), cité par l’agence semi-officielle Isna.
Selon Isna, Behrouz Kamalvandi a ajouté que la production d’uranium enrichi serait "opérationnelle à partir de minuit" (20h30 GMT mercredi 6 octobre).
La République islamique a annoncé mardi 5 novembre la relance des activités d’enrichissement d’uranium qu’elle avait jusque-là accepté de geler à Fordo (à environ 180 km au sud de Téhéran) conformément à l’accord de Vienne.
La mesure a été rendue publique au lendemain de l’expiration d’un délai donné par Téhéran aux autres États parties au texte (Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) pour qu’elles l’aident à surmonter les conséquences du retrait unilatéral des États-Unis de ce pacte en 2018 et du rétablissement de sanctions américaines.
Elle marque la quatrième phase du plan de réduction des engagements iraniens lancé en mai, en riposte au retrait américain.
Par cette politique, Téhéran entend faire pression sur les autres parties pour qu’elles l’aident à contourner les sanctions rétablies par Washington, qui ont plongé son économie dans une sévère récession.
La République islamique assure rester attachée à la survie de l’accord et être prête à revenir à l’application complète de ses engagements dès lors que les autres parties respecteront les leurs, en prenant des mesures concrètes pour satisfaire ses demandes, et en particulier en lui permettant d’exporter son pétrole.
Washington a réagi à l’annonce de la reprise des activités d’enrichissement à Fordo en accusant l’Iran de poursuivre son "chantage nucléaire".
Le Kremlin a dit "observer avec préoccupation le développement de la situation", tandis que Paris, Londres, Berlin et l’Union européenne (UE) ont appelé Téhéran à revenir sur sa décision.
L’UE a exhorté l’Iran à s’abstenir de nouvelles mesures susceptibles de miner davantage l’accord de Vienne et de rendre encore "plus difficile" son sauvetage.
À Pékin mercredi 6 novembre, le président français Emmanuel Macron a jugé que l’Iran avait "décidé de sortir du cadre" de l’accord, "pour la première fois de manière explicite et [...] non limitée".
C’est "un changement profond", a ajouté M. Macron : "J’aurai des discussions dans les prochains jours, également avec les Iraniens, et nous devons collectivement en tirer les conséquences".