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Rachida Dati à Perpignan, le 23 janvier 2018. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La commission nationale d'investiture (CNI) a comme prévu adoubé l'ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy qui affrontait comme seule rivale Marie-Claire Carrère-Gée, conseillère LR du XIVe arrondissement et présidente du groupe LRI (Les Républicains et indépendants).
Rachida Dati s'est aussitôt réjouie de cette investiture, assurant dans un communiqué transmis que sa campagne, placée sous le slogan "Engagés pour changer Paris", aurait comme priorités "la sécurité, la propreté", "les familles" et "l'écologie, la santé".
Il s'agit de "réconcilier les Parisiens avec Paris, après 12 années de mandature socialiste", assure la candidate LR, dont le conseiller politique sera le député et ancien maire du XVIe arrondissement Claude Goasguen - ce qui scelle la réconciliation après des relations parfois tendues.
Dans son programme, Mme Dati propose notamment d'instituer "une police municipale armée affectée en priorité à la lutte contre la délinquance du quotidien" et une baisse du tarif des cantines avec "un prix maximum payé pour un repas de 3,50 euros dès la rentrée 2020 contre 7 euros aujourd'hui".
Promettant d'axer son projet écologique "autour de la santé et du bien-être", la candidate LR s'engage à lancer un plan "air sain pour nos enfants" (capteurs de mesure de la qualité de l'air, purificateurs filtrant les particules...)
La candidate, qui réunira ses militants jeudi soir 7 novembre dans un café du XXe, a confié la direction de sa campagne à la communicante Nelly Garnier, et la fonction de porte-parole à Gilles Mentre, ancien directeur adjoint de cabinet de François Baroin.
"Épée de Damoclès"
L'investiture par LR met fin à un suspense qui était mince : Mme Dati, 53 ans, assurait dès juillet qu'elle se présenterait et "on n'a pas d'autre candidat", confiait avant l'élection un responsable LR. Mais la bataille promet d'être âpre.
D'abord parce que la championne des Républicains, figure populaire et pugnace, est aussi une forte personnalité qui ne fait pas l'unanimité, d'autant que certains redoutent des ennuis judiciaires ramenant les mauvais souvenirs de l'affaire Fillon.
Rachida Dati lors de "L'émission politique" sur France 2, à Saint-Cloud, le 24 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Rachida Dati est en effet visée par une enquête pour "abus de biens sociaux" et "corruption" du Parquet national financier, et des perquisitions ont été menées dans son bureau et à son domicile. Même si la maire du VIIe arrondissement nie toute irrégularité, cette affaire pèse "comme une épée de Damoclès", soupire un élu.
Ensuite parce que les Républicains, en perte de vitesse, affrontent à Paris la double concurrence d'une maire sortante, Anne Hidalgo (PS), bien implantée et d'un parti En Marche! qui ambitionne d'avaler l'électorat traditionnel de la droite.
Aux élections européennes du 26 mai, LR n'a recueilli que 10,2% des suffrages dans la capitale contre 32,9% à la liste Renaissance soutenue par LREM.
Dans un sondage publié mi-septembre, Rachida Dati n'arrive qu'en quatrième position avec 14%, derrière une liste de la majorité municipale menée par Anne Hidalgo (24%), dont la candidature ne fait guère de doute, Benjamin Griveaux (17%, LREM) et Cédric Villani (15%, dissident).
Plusieurs maires élus sous l'étiquette LR ont par ailleurs pris leurs distances depuis les dernières municipales (Delphine Bürlki dans le IXe, Florence Berthout dans le Ve...).
À Paris, la candidate a déjà prévenu qu'elle comptait présenter des candidats estampillés LR dans tous les arrondissements - une façon de mettre au pied du mur les maires LR tentés eux aussi d'entretenir le flou sur leur appartenance.
La stratégie est contestée : "Rachida Dati demande un engagement absolu, mais elle doit laisser un peu de souplesse dans la constitution des listes, qui ne soient pas forcément 100% LR", affirme un cadre du parti.