>>Les forces irakiennes s'approchent des dernières poches jihadistes à Mossoul
>>Irak : un kamikaze sème la mort parmi des civils fuyant le Vieux Mossoul
Un membre des forces irakiennes, le 23 juin à Mossoul. |
Dans le même temps, elles livraient des combats acharnés dans la vieille ville, où sont acculés les membres du groupe État islamique (EI) chassés de la grande majorité de Mossoul, leur dernier grand fief urbain en Irak.
Les jihadistes, malgré le déluge de feu irakien et de l'aviation de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, continuent d'opposer une résistance farouche, réussissant également à lancer des attaques dans des quartiers d'où ils avaient été chassés.
Cela fait plus de huit mois que des milliers de membres de l'armée, des forces du contre-terrorisme (CTS) et de la police fédérale ont lancé l'offensive pour reconquérir Mossoul, ville septentrionale tombée aux mains de l'EI en juin 2014.
Aussi bien le commandement militaire irakien que l'allié américain ont souligné à plusieurs reprises que la bataille ne sera pas facile, notamment en raison de la nécessité d'éviter des pertes parmi la population civile.
Les jihadistes utilisent en effet les civils comme "boucliers humains" ou se fondent dans la population pour fuir la ville ou lancer des opérations sanglantes.
Dimanche 25 juin, ils ont ainsi lancé des contre-attaques contre les quartiers "libérés" de Tanak et Yarmouk, dans l'ouest de Mossoul mais à l'extérieur de la vieille ville, faisant un nombre indéterminé de morts.
Les jihadistes se sont infiltrés à Tanak en se mêlant aux civils regagnant leur foyer, a indiqué le général Abdelwahab al-Saadi, du CTS. "Ils se sont installés dans le quartier avant de se regrouper et de mener l'attaque".
"Cellules dormantes"
Selon un médecin au CTS, l'attaque a fait plusieurs "martyrs", et 15 à 20 jihadistes ont été tués.
Lundi 26 juin, les forces du CTS passaient au crible "Yarmouk maison par maison", a précisé le général Saadi en expliquant que deux groupes de jihadistes se trouvaient encore dans le quartier.
La contre-attaque a été présentée par un responsable local comme une diversion de "cellules dormantes" de l'EI pour alléger la pression contre le groupe dans la vieille ville dévastée par les combats.
Dans la vieille ville, les forces irakiennes ont repris une partie du quartier de Farouq, hissant le drapeau irakien sur l'un de ses bâtiments, selon un commandant de l'offensive irakienne.
Les affrontements dans le vieux Mossoul ont été parmi les plus intenses depuis le début de la guerre contre l'EI.
Les journalistes de l'AFP y ont constaté des dégâts considérables. Dans une rue du quartier al-Farouq, plusieurs bâtiments se sont écroulés alors que les ruelles désertes encombrées par des montagnes de gravats et cadavres dégageaient une odeur putride.
Le secteur de la vieille ville toujours contrôlé par les jihadistes est relativement petit mais les rues étroites et la présence des nombreux civils rendent l'avancée irakienne extrêmement délicate.
D'autant que, encerclés, les jihadistes opposent une résistance féroce en ayant recours à des engins piégés, des tirs d'obus, des attaques suicide ou des tireurs embusqués.
Environ "65 à 70 % de la vieille ville a été libérée, il reste moins d'un kilomètre carré à reprendre", a déclaré le lieutenant-colonel Salam al-Obeidi, du CTS.
Il ne reste que "quelques centaines de combattants de Daech", a-t-il estimé en utilisant un acronyme en arabe de l'organisation ultraradicale responsable d'atrocités dans les zones sous son contrôle en Irak et en Syrie voisine et d'attentats meurtriers à travers le monde.