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Des étudiants irakiens manifestent à Najaf, dans le Centre de l'Irak, le 28 janvier. Photo : AFP/VNA/CVN |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les protestataires maintiennent la pression malgré les violences qui ont fait plus de 480 morts, en grande majorité des manifestants, depuis le 1er octobre.
Mardi 28 janvier, un manifestant a été tué par balles dans des heurts avec la police dans la ville de Kout (Sud), selon des sources médicale et de sécurité.
À Bagdad, Mohammad Alwan, professeur à l'université Mustansariyah, a été tué par balles au volant de sa voiture, ont indiqué des sources médicale et de sécurité. Il avait l'habitude de manifester sur la place Tahrir de la capitale.
Près de Tahrir, des manifestants ont tenté de bloquer des routes et envoyé des pierres sur les policiers, qui ont répondu par des tirs à balles réelles et des gaz lacrymogène.
Près de 15 manifestants ont été blessés, selon des médecins.
D'autres manifestations, émaillées de heurts, ont eu lieu dans le Sud, à Bassora, Amarah, Hilla, Nassiriya, Najaf.
"Nous renouvelons nos demandes pour un Premier ministre et une nouvelle loi électorale. Si (les dirigeants) procrastinent, nous intensifierons notre mouvement pacifique", a affirmé Ajwad Ali, manifestant à Nassiriya.
Les protestataires réclament notamment des élections anticipées et dénoncent la corruption.
Chaîne fermée
Un manifestant fuit les tirs de gaz lacrymogènes de la police anti-émeutes dans la capitale irakienne Bagdad, le 28 janvier. |
Ces affrontements interviennent au lendemain de la fermeture pour un mois de la chaîne de télévision locale Al-Dijla, qui a couvert quotidiennement les manifestations ces derniers mois, malgré des pressions.
"Les forces du ministère de l'Intérieur ont fermé tous les bureaux d'Al-Dijla à Bagdad hier (lundi) soir et ont demandé aux équipes de partir", a indiqué un employé de la chaîne.
Un responsable du ministère de l'Intérieur a confirmé que des membres des forces de sécurité s'étaient rendus lundi 27 janvier dans les bureaux d'Al-Dijla à Bagdad, où travaillent 80 employés. Cinquante autres travaillent au siège de la chaîne dans la capitale jordanienne Amman, d'où elle émet.
"Le gouvernement irakien a demandé à la Jordanie de stopper la diffusion de la chaîne pour un mois, sur la base d'une plainte irakienne", a ajouté l'employé, sous couvert d'anonymat.
Dès lundi, seule une image du logo de la chaîne était visible sur son canal.
Le 10 janvier, des hommes non identifiés ont mené une descente dans les locaux de Bagdad, et un correspondant et un cameraman de la chaîne ont été abattus à Bassora.
Avant d'être tué, le correspondant Ahmad Abdessamad, 37 ans, avait indiqué avoir été menacé par des groupes armés irakiens pour ses critiques contre le puissant voisin iranien.
Le 20 janvier, le présentateur d'Al-Dijla Nabil Jassem s'est disputé en direct avec le porte-parole du Premier ministre pour les affaires militaires, Abdelkarim Khalaf, qui a refusé de répondre à une question sur le nombre de blessés lors des manifestations.
"Al-Dijla paye le prix de la vérité", a estimé son directeur administratif, Jamal al-Karbouli.
Selon Haidar al-Maytham, membre du syndicat irakien des journalistes, "des désaccords politiques et différences d'opinion entre l'administration de la chaîne et les responsables irakiens ont mené à la fermeture".
Des ONG ont appelé l'Irak à protéger les journalistes couvrant les manifestations.
AFP/VNA/CVN