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L'entrée de l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, le 15 avril à Paris. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Peu après 16h00, alors que les tensions redoublent entre "radicaux" et forces de l'ordre et que le cortège est séparé entre la place d'Italie et le boulevard de l'Hôpital, plongés sous les gaz lacrymogènes, la directrice de La Pitié-Salpêtrière est informée d'une tentative d'intrusion dans l'établissement.
"Intrusion violente" selon la direction
"Je me suis immédiatement rendue sur place, et lorsque je suis arrivée, la grille était forcée, la chaîne avait cédé, et des dizaines de personnes étaient en train d'entrer dans l'enceinte de l'hôpital", a témoigné Marie-Anne Ruder auprès de France Inter.
Parmi les "intrus", des "gilets jaunes" et des individus au visage dissimulé, a assuré la directrice de l'établissement, qui a appelé les services de police en raison notamment de "gestes violents et menaçants". Puis, des dizaines de personnes "se sont précipitées en montant un escalier, en passant une passerelle vers le service de réanimation chirurgicale", qui accueille des "patients particulièrement vulnérables", a déclaré le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, sur BFMTV.
Sur la foi d'images de vidéosurveillance "absolument édifiantes" et qui seront transmises aux enquêteurs, il a décrit la tentative d'intrusion "alors que s'interposaient des infirmières, un interne (...) qui tenaient la porte avec toute la force qu'ils pouvaient avoir en criant +attention, ici il y a des patients+".
Les forces de l'ordre sont arrivées après "une dizaine de minutes" et ont délogé les intrus, selon Mme Ruder. "Plus de 30 individus ont été placés en garde à vue à la suite de l'intrusion à la Pitié-Salpêtrière", a indiqué le parquet de Paris à l'AFP, sans plus de précisions.
Un lien avec un policier blessé?
En déplacement à l'hôpital, où un CRS a été admis pour une blessure à la tête, le ministre de l'Intérieur a évoqué une "attaque" par des dizaines de militants anticapitalistes d'ultragauche "black blocs".
Heurts entre manifestants et forces de l'ordre pendant les défilés du 1er mai à Paris. Photo: AFP/VNA/CVN |
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"Des infirmières ont dû préserver le service de réanimation. Nos forces de l'ordre sont immédiatement intervenues pour sauver le service de réanimation", a affirmé Christophe Castaner devant la presse.
"Je ne connais pas les motivations de cette intrusion inexplicable. Je ne pense pas que ça ait un lien" avec l'hospitalisation du CRS, a estimé Martin Hirsch, qui a annoncé avoir porté plainte. "Je ne les ai pas vus crier à la recherche d'un blessé particulier. Je ne sais pas si c'est une invasion d'hôpital, s'ils fuyaient quelque chose", a-t-il ajouté.
Selon M. Hirsch, "il n'y a pas eu de dégradations, grâce au sang-froid de l'équipe qui a tenu la porte, et grâce à la police qui est intervenue rapidement". "Intolérable", "inexcusable": les réactions indignées se sont succédé sur Twitter. "S'en prendre à un hôpital est inqualifiable", a notamment déploré la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui doit se rendre sur place jeudi 2 mai.
Pour se protéger des gaz lacrymogènes?
Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants -femmes, hommes, avec ou sans gilets jaunes-, ne montrant pas de signes visibles d'agressivité, stationner dans l'enceinte de la Pitié-Salpêtrière et tout près de l'entrée d'un bâtiment, du côté de l'entrée au N.97 du Boulevard de l'hôpital. On y voit également des policiers arriver par cette même entrée 97 et faire ressortir les manifestants vers le boulevard.
Une journaliste de l'AFP a également vu à cet endroit des manifestants se réfugier dans l'enceinte de l'hôpital - qui fait plusieurs hectares - pour échapper aux gaz lacrymogènes sur le boulevard de l'Hôpital, avant d'être pourchassés par les forces de l'ordre, et certains interpellés.
À ce stade, rien ne permet toutefois de dire si ces personnes visibles sur les vidéos ou celles vues par la journalistes de l'AFP sont les mêmes dont ont parlé MM. Castaner et Hirsch et Mme Ruder.
AFP/VNA/CVN