>>COVID-19 : l'OMS signale un record de cas en une seule journée
>>Coronavirus : le point sur la pandémie dans le monde
Forte affluence sur une plage de San Diego en Californie, le 4 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les États-Unis, qui enregistrent depuis plus d'une semaine des nombres d'infections record, célébrait ce week-end sa fête nationale, réputée pour ses réunions familiales, barbecues, et feux d'artifice, en dépit de la pandémie.
Sur la plage new-yorkaise de Coney Island rouverte à la baignade depuis mercredi 1er juillet, rares sont les vacanciers à bronzer masqués. Mark Ruiz, venu pique-niquer avec sa femme et ses deux enfants, se dit "clairement inquiet", mais n'imaginait pas rester chez lui pour les festivités du "4th of July". "Nous ne pouvons pas rester dans une bulle tout l'été", a confié cet homme de 37 ans.
Tentant de maîtriser la propagation du virus que les autorités admettent ne pas contrôler totalement, certains Etats ont interrompu leur déconfinement, voir sont revenus en arrière. Ce week-end, les plages de Los Angeles étaient de nouveau fermées et Miami sous couvre-feu. En cause, un déconfinement jugé prématuré, notamment dans le Sud et l'Ouest du pays.
"Nous avons été parmi les derniers à se confiner et les premiers à se déconfiner", regrettait auprès d'ABC, Kate Gallego, maire de la capitale de l'Arizona, Phoenix.
Le nombre de patients admis en réanimation dans l'État du Sud-Ouest atteignait des niveaux jamais atteints depuis le début de la crise ce week-end, avec près de 90% de lits occupés.
Discours "dangereux"
Cette hausse spectaculaire est régulièrement minimisée par Donald Trump, qui a ainsi assuré samedi 4 juillet que les États-Unis étaient "sur le point" de sortir de la crise sanitaire.
Ne cachant pas son exaspération, le maire démocrate de la ville texane d'Austin a qualifié le ton du président de "dangereux" pour les habitants de sa ville, dont les services de réanimation risquent d'être débordés "d'ici dix jours".
En Inde aussi, la situation est préoccupante : le ministère de la Santé a fait état dimanche 5 juillet de près de 25.000 nouveaux cas et 613 morts dues au coronavirus en 24 heures, soit la plus forte hausse quotidienne depuis le début de la pandémie fin janvier dans ce pays de 1,3 milliard d'habitants.
À la suite de cette hausse record, le bilan de l'Inde s'élève à plus de 673.000 cas de coronavirus et au moins 19.268 décès. Le gouvernement craint qu'un demi-million de personnes ne soient contaminées d'ici la fin du mois de juillet.
Dans ce contexte, les autorités de la ville d'Agra (Nord) ont annoncé que le Taj Mahal resterait fermé aux visiteurs, alors que le gouvernement national avait donné son feu vert à la réouverture lundi du palais, fermé depuis la mi-mars.
En Angleterre, la réouverture des pubs a entraîné des débordements dans la nuit de samedi à dimanche, faisant craindre dans ce pays un retour de la pandémie.
Le Premier ministre Boris Johnson avait rappelé qu'il était "absolument vital que tout le monde respecte les règles en matière de distanciation sociale", alors que la pandémie a fait plus de 44.000 morts dans le pays.
Dimanche matin 5 juillet cependant, de nombreuses photos de Britanniques alcoolisés et peu soucieux des consignes sanitaires ont inondé réseaux sociaux et journaux.
"Hors de contrôle"
Une voiture tente de se frayer un chemin parmi les noctambules dans une rue du quartier de Soho à Londres, le 4 juillet. |
"La foule a commencé à arriver (samedi 4 juillet) vers 13h00 et rapidement tout est devenu hors de contrôle", témoigne Rafal Liszewski, gérante d'une boutique dans l'une des rues les plus animées de Soho.
Comme les pubs, les hôtels, salons de coiffure, cinémas et musées avaient rouvert samedi 4 juillet en Angleterre, alors que les autres provinces britanniques ont adopté leur propre calendrier de déconfinement, plus prudent.
L'Europe continentale, en plein déconfinement, s'inquiète elle aussi de résurgences de l'épidémie, qui ont déjà conduit les autorités de plusieurs pays à décider de nouvelles restrictions locales.
Après une région de 200.000 habitants samedi en Catalogne, 70.000 personnes ont été soumises dimanche 5 juillet à des mesures d'isolement en Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne, deux semaines après la levée du sévère confinement imposé à ce pays. Les habitants de 14 localités ne pourront pas sortir de la zone ni se réunir à plus de 10 personnes.
En Suisse, les autorités sanitaires du canton du Jura ont placé en quarantaine pour dix jours 360 élèves et leurs 50 professeurs après la découverte de plusieurs cas.
La Grèce a annoncé dimanche qu'elle fermait ses frontières à tous les ressortissants de Serbie jusqu'au 15 juillet à cause d'une flambée de contaminations dans ce pays.
F1 à huis-clos
Aux Amériques, le Mexique est devenu samedi 4 juillet le 5e pays le plus endeuillé, avec 30.366 décès. À Mexico, la réouverture des centres commerciaux, prévue lundi 6 juillet, a été repoussée à mercredi 8 juillet.
En Iran, les autorités ont annoncé dimanche 6 juillet 163 décès, portant à 11.571 morts le bilan de la pandémie dans ce pays le plus durement touché au Proche et au Moyen-Orient.
Le Maroc, qui a annoncé dimanche 698 nouveaux cas de contamination, son bilan quotidien le plus élevé depuis début mars, a placé en quarantaine la ville de Safi (Sud) où un nouveau foyer épidémiologique est apparu dans une usine.
Au Malawi, le nouveau président, Lazarus Chakwera, a annulé dimanche 5 juillet les célébrations de l'indépendance de ce pays d'Afrique australe prévues lundi 6 juillet et réduit de manière draconienne sa cérémonie d'investiture le même jour, en raison d'une forte hausse des cas de coronavirus
Un nouveau confinement d'au moins deux semaines est aussi entré en vigueur dimanche au Kazakhstan face à un quadruplement du nombre de cas depuis début juin.
Le premier Grand Prix de la saison 2020 de Formule 1 a eu lieu dimanche 5 juillet à huis clos sur le circuit de Spielberg (Autriche), avec plus de trois mois de retard dû au coronavirus. Il a été remporté par le Finlandais de Mercedes Valtteri Bottas.
La pandémie a fait au moins 531.789 morts dans le monde depuis l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP dimanche 5 juillet.