>>Alsace : les antinucléaires manifestent pour exiger la fermeture de Fessenheim
Un militant antinucléaire lors d'une manifestation réclamant la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), en mars 2017. |
"Refusant que l'argent des contribuables soit gaspillé pour renflouer indirectement une entreprise qui impose ses volontés, le Réseau Sortir du nucléaire porte plainte aujourd'hui devant la Commission européenne et demande l'ouverture d'une enquête pour aide d'État", selon un communiqué de presse diffusé jeudi 15 novembre.
Outre Sortir du Nucléaire, l'association Alsace Nature, le Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, Stop Fessenheim et Stop Transports-Halte au Nucléaire se sont jointes à cette démarche.
"Il est particulièrement choquant qu'EDF envisage une indemnisation sur la base d'un fonctionnement jusqu'en 2041 alors qu'elle a pris le prétexte de la fermeture de la centrale pour se dispenser de réaliser certains travaux de sûreté et économisé ainsi entre 60 et 100 millions d'euros", dénoncent les associations.
Elles estiment que les deux réacteurs de la doyenne des centrales nucléaires françaises, mis en service en 1977, "cumulent suffisamment de défauts pour que la poursuite de leur fonctionnement au-delà de 40 ans ne soit pas envisageable".
Le réacteur n°1 de la centrale alsacienne doit être mis à l'arrêt le 22 février 2020, le réacteur n° 2 le 30 juin. Cette fermeture, promise par l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016 mais a été reportée à plusieurs reprises.
Fin septembre, EDF a annoncé avoir signé avec l'État le "protocole d'indemnisation" pour dédommager l'entreprise de cette fermeture anticipée, indiquant qu'elle recevrait au moins 400 millions d'euros, auxquels s'ajoutent des sommes variables représentant son manque à gagner.
"À eux seuls, les 400 millions d'euros donnés à EDF auraient pu, par exemple, servir à financer 20 000 rénovations performantes de passoires énergétiques et éviter l’émission de 60.000 tonnes équivalent CO2 par an !", s'indigne Sortir du nucléaire dans son communiqué.
AFP/VNA/CVN