>> Alsace : 11 personnes présumées mortes après un incendie dans un centre d'accueil
Les secours sur les lieux de l'incendie d'un centre de vacances pour personnes handicapées à Wintzenheim, dans le Haut-Rhin, le 9 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le bâtiment incendié, une ancienne grange rénovée il y a quelques années, n'avait "aucune autorisation" pour son activité, a déclaré jeudi 10 août le maire adjoint de la petite ville du Haut-Rhin, Daniel Leroy.
"Le gîte qui a brûlé n'a fait l'objet d'aucune autorisation pour l'activité (que la propriétaire, ndlr) y a exercé, il n'avait pas fait non plus l'objet d'autorisations de travaux pour pouvoir accueillir des personnes handicapées", a-t-il rapporté.
De son côté, Nathalie Kielwasser, vice-procureure de la République de Colmar, a souligné que la structure n'avait pas reçu la visite de la commission de sécurité.
"Si vous voulez conduire une voiture, il faut un permis, si vous voulez héberger du monde, il faut le passage de cette commission", a-t-elle indiqué.
Cette commission "donne des préconisations sur la capacité d'accueil, etc. On va vous imposer un certain nombre de règles de sécurité", a-t-elle expliqué.
Ainsi, la maison disposait bien de détecteurs de fumée mais pas du type prévu pour des structures accueillant du public.
Quant à l'éventuelle responsabilité pénale de la propriétaire du gîte, qui a donné l'alerte et se trouve en état de choc, c'est quelque chose qu'on "ne peut pas du tout affirmer" pour le moment, a-t-elle insisté.
Il faut "corréler juridiquement la raison du sinistre (...) est-ce que ça a un lien avec les règles de sécurité ? Je n'ai pas le retour des investigations criminelles pour le moment", a ajouté la magistrate, qui organise une conférence de presse vendredi à 15h00 pour faire le point sur l'enquête.
Mercredi 9 août, Mme Kielwasser avait indiqué que "l'origine serait vraisemblablement pour le moment un feu qui a couvé", sans pouvoir "à ce stade" déterminer les causes de ce sinistre, le plus meurtrier en France depuis l'incendie d'un bar à Rouen en 2016.
Laboratoire mobile
Lieux de l'incendie d'un centre de vacances pour personnes handicapées à Wintzenheim. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Jeudi, le calme était revenu autour du bâtiment éventré. Les enquêteurs de la gendarmerie ont investi le site où deux équipes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont été envoyées, soit un peu plus d'une vingtaine de personnes.
Ils sont appuyés par un laboratoire mobile pour l'identification des victimes. Il permet des analyses rapides d'ADN, avec des résultats obtenus en deux à trois jours.
Le président d'"Oxygène Vacances Adaptées", qui a organisé le séjour, "a été entendu" mercredi par les enquêteurs, après s'être rendu sur les lieux "immédiatement après qu’il a eu connaissance du drame", a précisé l'avocat de la société, Me Alain Jakubowicz, à l'AFP.
Mercredi, les pompiers ont dû lutter contre un "embrasement généralisé". Arrivés en moins d'un quart d'heure, vers 06H45, ils n'ont rien pu faire pour venir en aide aux vacanciers installés pour la nuit dans les étages du bâtiment.
Au total, 28 personnes se trouvaient dans le bâtiment, dont 17 ont pu sortir à temps, selon la préfecture du Haut-Rhin. Les 13 pensionnaires logés au rez-de-chaussée par Idoine, une association de Besançon, ont été rapatriés indemnes en Franche-Comté.
Onze personnes, dont 10 adultes souffrant de handicaps mentaux légers, ont péri parmi les résidents logés dans les étages. Plusieurs d'entre eux dormaient dans une mezzanine qui s'est effondrée.
AFP/VNA/CVN