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La barrière de corail en Nouvelle-Calédonie, le 27 mars 2007. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous avons constaté que les impacts humains terrestres (par exemple la pollution des eaux usées) et marins (par exemple la pêche) doivent être réduits ensemble pour assurer la persistance des récifs coralliens", a déclaré le co-auteur principal de l'étude, Gareth Williams, écologiste marin à l'Université britannique de Bangor.
L'étude, publiée dans la revue Nature, se base sur 20 ans de données relatives aux récifs coralliens hawaïens. Elle intervient quelques jours seulement après qu'il a été révélé que les océans du monde avaient atteint leur niveau le plus chaud jamais enregistré.
À l'aide de données haute résolution et de milliers d'heures d'études sous-marines, les chercheurs ont examiné les liens entre les impacts humains et la récupération du récif.
Ils ont constaté que tous les coraux ne souffraient pas de la même manière pendant les vagues de chaleur.
Dans 18% des récifs étudiés lors d'une canicule marine sans précédent dans l'archipel américain en 2015, la couverture corallienne est restée inchangée. Et dans certains cas, elle a même augmenté malgré la chaleur.
Selon l'étude, leur capacité à récupérer ne dépendait pas seulement de la chaleur mais aussi de la façon dont ils étaient stressés par divers polluants humains et du nombre de poissons mangeurs d'algues pour ouvrir la voie à la repousse.
Les chercheurs ont effectué une modélisation selon laquelle la réduction simultanée des problèmes sur terre et en mer donnait aux récifs jusqu'à six fois plus de chances de repousser après une vague de chaleur que lorsque les efforts sont menés séparément.
Mais l'étude met aussi en lumière une menace importante : la fréquence et la gravité du blanchissement des coraux à mesure que la température de l'océan augmente pourraient "simplement venir anéantir les effets positifs des actions de gestion locales sur les récifs coralliens".
Selon le Giec, depuis 1982, les vagues de chaleur marines sont deux fois plus fréquentes. Et d'ici 2100, elles pourraient être dix fois plus intenses si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites drastiquement.
Mais il reste un espoir: si les émissions baissent parallèlement à la multiplication d'actions locales et simultanées pour préserver les coraux, cela peut "donner aux récifs plus de temps pour s'adapter et persister dans le futur", juge Jamison Grove, l'un des co-auteurs de l'étude.
AFP/VNA/CVN