France
Incendie chez Bolloré Logistics : la préfecture publie les premières analyses

Le préfet de Seine-Maritime avait promis la transparence après le spectaculaire incendie qui a ravagé des bâtiments industriels près de Rouen, dont un entrepôt de Bolloré Logistics contenant des milliers de batteries au lithium. Il a publié mardi soir 17 janvier les premiers résultats des analyses, qui se veulent rassurants.

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Des pompiers devant un bâtiment industriel loué par Bolloré Logistics endommagé par un incendie, le 17 janvier 2022 à Grand-Couronne, au sud de Rouen.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'incendie, maîtrisé mardi soir, a notamment touché un entrepôt où étaient stockées 12.000 batteries automobiles au lithium à Grand-Couronne, sur un site industriel non classé Seveso.

Il a immédiatement suscité des inquiétudes sur d'éventuels risques pour la santé ou l'environnement, notamment auprès d'une population encore traumatisée par le précédent de l'usine Lubrizol en septembre 2019, quand 10.000 tonnes de produits chimiques étaient parties en fumée dans un grave incendie survenu dans le même secteur.

Le préfet Pierre-André Durand avait assuré qu'il n'y avait cette fois "aucun risque pour la population" et promis de divulguer les résultats. Ce qu'a fait la préfecture dès mardi soir en publiant les premières analyses des pompiers.

Le principal risque provenait de la combustion des batteries au lithium, qui peut provoquer un dégagement d'acide fluorhydrique dangereux. Sur les 28 points de mesure mis en place par les pompiers sur et aux abords du site, les analyses "ont toutes montré que le niveau d’acide fluorhydrique demeurait à zéro", explique la préfecture dans un communiqué.

Les pompiers ont par ailleurs contrôlé la présence dans l'air notamment de monoxyde d’azote, d’acide chlorhydrique, d’acide cyanhydrique et d’acide fluorhydrique. Les prélèvements atmosphériques "n’ont pas montré de risque pour la population dans le département", ajoute le communiqué.

L'incendie s'est déclaré lundi 16 janvier en fin d'après-midi dans deux cellules de 6.000 m2, dont une renfermant 12.000 batteries et l'autre des pneus. Une troisième cellule renfermant palettes et textiles d'une autre société a également brûlé au matin.

Il n'y a "ni blessé, ni victime, pas de destruction voisine", s'est félicité le préfet.Le sinistre n'a présenté "aucun risque pour la population", les premiers riverains habitant à plus de 500 mètres de là, a-t-il assuré à l'AFP.

Pas de risque zéro

Les pompiers en intervention sur l'incendie qui s'est déclaré dans un bâtiment industriel loué par Bolloré Logistics à Grand-Couronne, au sud du Rouen, le 16 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Edith Morainville, 71 ans, réside dans la commune de Moulineaux, à environ 500 mètres à vol d'oiseau de la zone industrielle et était aux premières loges lorsque l'entrepôt s'est embrasé. Elle a vu depuis ses fenêtres des "flammes et des explosions, comme des feux d’artifice". 

"Ni la mairie ni les services de secours ne m'ont prévenue de faire attention (...). On n’était pas rassurés, on a eu peur !", lance la retraitée à l'AFP.

"J’ai entendu un gros +boum+ (...) Puis le nuage a commencé à venir vers nous", raconte Joël Wilmet, 71 ans lui aussi. "Avec toutes ces usines, il y aura sans doute d’autres incendies mais nous ne vivons pas spécialement dans la peur".

En début d'après-midi, quelques dizaines de personnes se sont réunies devant la préfecture à l'initiative d'un collectif de victimes de Lubrizol.

"Depuis Lubrizol, on devrait avoir immédiatement accès à la liste des produits stockés en cas d’incendie, les rapports d’assurance également, on a vu que celui de Lubrizol annonçait la catastrophe, actuellement on ne les a pas", a regretté le président de l'association des sinistrés de Lubrizol, Simon de Carvalho.

"Le risque zéro n'existe pas", a reconnu le maire de Rouen et président de la métropole, Nicolas Mayer-Rossignol lors d'une visite du site. "Notre attente est que ces risques soient circonscrits le plus possible. Des mesures ont été faites et nous demandons une transparence totale".

Sur place, certains élus s'étaient étonnés lundi que, malgré les épaisses fumées dégagées par l'incendie et la nature des produits, les sirènes n'aient pas été actionnées pour mettre la population à l'abri.

"Les alertes ont pu paraître longues à arriver mais il faut bien comprendre que l'on ne peut communiquer que lorsque l'on a les bons éléments", s'est défendue Julie Lesage, maire PS de Grand-Couronne, soulignant la rapidité avec laquelle les pompiers ont pu "fournir des analyses de qualité de l'air".

Les causes de l'incendie sont inconnues à ce stade. Le procureur de la République de Rouen a annoncé l'ouverture d'une enquête.

AFP/VNA/CVN

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