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Un spectacle hip hop classieux et alternatif de la compagnie française Swaggers a eu lieu le 11 juin au Théâtre de la Jeunesse, à Hanoï. |
Sous la houlette de la célèbre chorégraphe et danseuse hip-hop française Marion Motin, le spectacle In the middle a exposé les corps, sentiments et émotions des danseuses à travers un voyage initiatique, pour retrouver un équilibre intérieur qu’on aurait oublié. Sur des musiques des Doors, de Lhasa, des Pixies, ce «crew» féminin, fondé en 2009, a apporté des interprétations incontournables, pleines d’émotions aux spectateurs, de la tranquillité à l’effervescence.
La force de Swaggers réside dans la diversité des techniques que les danseuses abordent, mais surtout dans le besoin de casser les codes pour proposer un hip hop nouveau, raffiné et alternatif. De cette façon, In the middle a attiré de nombreux jeunes Vietnamiens passionnés de danse contemporaine et notamment de hip hop. La scène était plongée dans une obscurité et un silence profonds et mystiques, là où les artistes, vêtues de cape et de chapeau noirs comme les cow-boys américains, racontaient avec brio aux spectateurs leurs histoires par des gestes souples mais aussi puissants. Les Swaggers ont créé une combinaison harmonieuse de danse, de langue corporelle chargée d’émotion.
Le spectacle s’est clôturé par les performances des artistes de la compagnie Swaggers et de jeunes artistes vietnamiens. En ébullition, les danseurs ont offert aux amateurs de hip hop une ambiance festive haute en couleur pour cette soirée estivale explosive, comme un «Au revoir» à leur tournée en Asie durant laquelle les danseuses se sont produites à Yangon, Mandalay (Myanmar), Hong Kong (Chine) et Hanoï (Vietnam), la dernière étape.
Le spectacle s’est clôturé par les performances des artistes de la compagnie Swaggers et de jeunes artistes vietnamiens |
Consciente de l’opiniâtreté qu’il faut pour exister dans un milieu masculin, Marion Motin démontre que, dans l’univers du hip hop, les femmes ont leur place. Elle crée Swaggers en 2009, le premier crew exclusivement féminin. Pour les Swaggers, le hip hop a constitué un double facteur d’intégration : d’abord en tant que vecteur d’affirmation sociale, puis de reconnaissance professionnelle. Dans leur univers underground, si le hip hop reste le style prédominant, la diversité est forte : de la street dance au poppin’ en passant par le B.girling, sans oublier le waaking, le krump et la house. Très loin de l’étiquette exclusive «casquettes à l’envers», les Swaggers bousculent le monde culturel pour imposer un hip hop nouveau et alternatif. Elles remportent en 2010 le concours du Dance Delight France. La même année, elles deviennent vice-championnes de Hip Hop International à Paris et remportent, en février 2012, le concours Hip Hop Games à Lille. Elles participent à de nombreux battles, mais développent aussi, autour de la figure de Marion Motin, une écriture atypique qui révèle les styles et les personnalités artistiques de chacune.
Texte et photos : Hông Anh/CVN