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La classe a lieu tous les mardis, le plus jeune élève a plus de 60 ans et le plus âgé, 86 ans. |
Photo : CL/CVN |
“Je m’appelle Nguyên Thi Thanh Đà, 81 ans. Je passe du temps à pratiquer l’anglais”. Lentement, mot à mot, Mme Đà répète à haute voix les phrases en anglais qu’elle a inscrites dans son cahier.
Dans une petite salle remplie de sièges et de tables dans l’arrondissement de Hai Bà Trung, à Hanoï, elle rejoint d’autres personnes âgées pour apprendre l’anglais, quelque chose qu’elle n’aurait jamais pu imaginer il y a quelques années à peine.
Une classe spéciale
“Quand j’étais jeune, je n’ai pas eu la chance d’apprendre l’anglais, alors quand cette classe a ouvert, j’ai voulu y assister, partage-t-elle. C’est très difficile d’étudier à cet âge. Notre audition est diminuée. Nos yeux sont moins performants. Cependant, je surmonte tous ces obstacles parce que j’aime apprendre”.
Cette classe a lieu tous les mardis, le plus jeune élève a plus de 60 ans et le plus âgé, 86 ans. Les membres de la classe viennent d’horizons différents mais partagent une chose commune : une soif de connaissances.
La Thi Sang, 76 ans, habite à 10 km. Il lui faut près d’une heure pour se rendre en classe en bus, mais elle n’a jamais manqué une seule leçon au cours de ces quatre dernières années. “Qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, je vais toujours en cours. Apprendre est amusant et aide mon esprit à être actif. C’est bon pour les personnes âgées comme moi”, dit-elle.
Nguyên Van Anh, 81 ans, le seul homme de la classe, raconte : “Lorsque le Vénérable Thich Chân Quang a créé cette classe pour encourager les personnes âgées à apprendre l’anglais, j’étais très excité. Je voulais apprendre de nouvelles choses et améliorer mes connaissances, alors je me suis inscrit dès les premiers jours”.
M. Anh et sa femme, Nguyên Thi Lôc, ont décidé de transformer une pièce de leur maison en salle de classe. Mme Lôc se souvient des difficultés qu’elle a rencontrées les premiers. “Je ne connaissais pas un seul mot”, se rappelle-t-elle. “Mais je ne voulais pas laisser tomber, alors j’ai continué à m’entraîner à lire des mots anglais encore et encore”, ajoute-t-elle.
Grâce à ses efforts constants, ses compétences en prononciation se sont grandement améliorées. Son score sur une application d’apprentissage de l’anglais a même atteint 100 points pour avoir prononcé correctement.
Le chemin pour conquérir l’anglais est long et difficile pour ces étudiants hors norme, mais ils le trouvent agréable et gratifiant.
“Le simple fait de mémoriser une phrase ou un mot me ravit”, déclare M. Anh. “Parfois, notre famille organise une fête d’anniversaire pour nos petits-enfants. Avant, nous ne pouvions pas chanter la chanson Happy Birthday avec eux. Nous nous asseyions juste là et tapions dans nos mains. Mais maintenant, nous pouvons chanter avec eux, c’est très joyeux”.
Mme Đà, bien que son vocabulaire soit encore modeste, dit que cela l’aide toujours beaucoup. “Par exemple, au début, quand je regardais la télévision, je ne comprenais rien en anglais”, raconte-t-elle. “Mais maintenant, lorsque nous rencontrons un mot anglais, nous pouvons comprendre. Ou lorsque nous allons à l’aéroport, nous pouvons dire ce qui est vendu dans un fast-food et lire des panneaux. C’est ainsi que nous utilisons l’anglais dans notre vie”.
Hai Yên enseigne la lecture à une femme. |
Photo : CL/CVN |
Contrairement à n’importe quel cours d’anglais ordinaire, les leçons ici se concentrent sur la prononciation et un vocabulaire simple pour aider les apprenants à comprendre l’anglais de base.
Phùng Hai Yên, 30 ans, enseignante de la classe, est employée de bureau dans le secteur des assurances. Elle a rejoint la classe après avoir été invitée à remplacer son amie qui était très occupée.
Bien qu’elle ne soit pas une enseignante d’anglais professionnelle, elle est heureuse de poursuivre son travail. “J’ai été tellement touché par le fort désir d’apprendre de mes élèves âgés”, déclare Yên. Chaque semaine, elle donne deux cours d’anglais pour seniors : un le mardi matin et un l’après-midi.
Il existe trois cours en présidentiel et quelques en ligne pour les personnes qui ne peuvent pas être présentes. Pendant la pandémie de COVID-19, les cours étaient tous dispensés en ligne.
“C’était difficile au début parce que mes élèves âgés n’avaient jamais étudié l’anglais. Donc, j’ai dû leur enseigner en répétant, avec soin, phrase par phrase et mot à mot. Puis progressivement, après un ou deux mois, ils sont tombés naturellement amoureux de la langue”, dit-elle.
Malgré les défis, Yên est heureuse d’avoir des élèves dévoués auxquels elle peut enseigner beaucoup de choses. “Mes élèves travaillent dur. Leur travail acharné et enthousiasme me motivent et m’aide à surmonter les difficultés”, déclare Yên. Parfois, ils me demandent encore des devoirs le soir. Un tel état d’esprit m’encourage à continuer à transmettre un peu de mes maigres connaissances.
Huong Linh/CVN