>>Investissements directs étrangers: bilan depuis le Renouveau
>>Main-d’œuvre: après la quantité, la qualité
L’ancien directeur du Département des investissements étrangers, Phan Huu Thang. |
Photo: ST/CVN |
Trente ans après l’arrivée des premiers projets d’investissements directs étrangers (IDE), que pensez-vous du lien entre entreprises domestiques et celles d’IDE?
Ces 30 dernières années, le secteur des IDE a enregistré des résultats encourageants. À ce jour, une question importante est le manque de liens étroits entre les compagnies à participation étrangère et nationales. Cela se reflète dans certains secteurs spécifiques comme les exportations ou l’industrie auxiliaire… Actuellement, les trois quarts du chiffre d’affaires des exportations nationales proviennent d’entreprises d’IDE. En outre, seulement un petit nombre de compagnies vietnamiennes participent à la chaîne de fourniture d’équipements aux sociétés à participation étrangère de taille telles que Samsung, Intel… Combler ces lacunes est donc une des priorités de ces prochaines années.
En ce qui concerne le manque de liens entre les acteurs économiques étrangers et nationaux, les raisons sont nombreuses mais, à mon avis, la première d’entre elles est la capacité limitée des entreprises nationales. En effet, bon nombre de nos entreprises ont une capacité et un niveau technique insuffisants pour pouvoir participer directement à la fabrication de produits semi-finis de haute technologie dont ont besoin les sociétés d’IDE dans le pays.
Deuxièmement, les compagnies à capital 100% étranger représentent 80% du secteur, ce qui limite l’accès des Vietnamiens aux nouvelles technologies.
Troisièmement, l’orientation du développement des petites et moyennes entreprises (PME) au Vietnam et la stratégie de soutien au développement de l’industrie auxiliaire ont été mises au point, mais ne répondent pas encore aux problèmes.
D’après vous, outre la capacité limitée des entreprises nationales, est-ce que les entreprises d’IDE ne font pas obstacle au transfert de technologies?
Les sociétés étrangères, lorsqu’elles investissent outre-mer, visent un profit maximal.
Et elles ne veulent jamais partager leurs technologies avec un partenaire faible. Autrement dit, la question essentielle est la capacité de participation des compagnies domestiques à la chaîne globale de production. Actuellement, la technologie est le facteur décisif de la qualité des produits et de la valeur des exportations.
Le manque de ressources humaines qualifiées et de matériaux adéquats amoindrit les liens entre les entreprises étrangères et vietnamiennes.
Les technologies avancées sont un des points forts des entreprises étrangères. |
Photo: Lâm Khanh/VNA/CVN |
Que font les entreprises vietnamiennes pour absorber les technologies des compagnies à participation étrangère?
Depuis l’entrée en vigueur fin 1987 de la Loi sur l’investissement étranger, nous avons reçu un afflux d’IDE qui contribue activement au développement socio-économique national.
Pour que les entreprises domestiques puissent participer davantage à la chaîne de production des compagnies d’IDE, elles devraient coopérer étroitement.
Particulièrement, afin de ne pas rater le train 4.0, la formation de la main-d’œuvre, notamment dans le secteur high-tech, est indispensable.
Quelles sont les solutions pour mener à bien la tâche de l’attraction des IDE vers une nouvelle étape?
Ces prochaines années, l’État devrait accorder davantage de soutiens aux entreprises nationales, surtout dans l’industrie auxiliaire. Par exemple, des assistances en termes de prêts à taux d’intérêt préférentiel ou de formation de travailleurs qualifiés…
La formation des ressources humaines de haute qualité, dont des ingénieurs spécialisés, est très importante. Il est nécessaire aussi de renforcer les partenariats internationaux.
La création de nombreuses coentreprises devrait constituer également une orientation ces prochaines années, favorisant l’accès des Vietnamiens à la nouvelle technologie.
Attraction des IDE: les étapes marquantes * En juin 1990, cette loi est modifiée pour la première fois. La deuxième fois, c’est en décembre 1992. Les IDE passent à 459 projets pour un montant total de 5,28 milliards de dollars, créant la première vague d’investissement. * En 1996: la loi est à nouveau modifiée. Les décaissements d’IDE augmentent de 25% en 1997, mais diminuent de 40% en 1998 pour encore se réduire de 22% en 1999 dans un contexte de crise économique régionale. * En 2000: l’ajustement de la loi continue. L’attraction des IDE ralentit pour atteindre seulement 2,84 milliards de dollars. * En 2005: la Loi sur l’investissement est adoptée pour remplacer celles sur l’investissement étranger et sur l’encouragement à l’investissement intérieur. Le capital total reçu rebondit pour atteindre 6,84 milliards de dollars, créant la deuxième vague d’investissement. * En 2014: cette loi est à nouveau modifiée. La troisième vague d’investissement commence. * En avril 2018: le montant inscrit cumulé sur 30 ans se chiffre à 320 milliards de dollars. |