Hô Chi Minh-Ville veut surfer sur le tourisme fluvial

Faire des canaux un vrai atout touristique, voilà le défi que s’est lancée Hô Chi Minh-Ville. Avec ses plus de 1.000 km de voies d’eau, la ville a tous les atouts en main, même s’il reste énormément de travail à accomplir.

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Des toutistes visitent Hô Chi Minh-Ville en vedette rapide.
Photo : An Hiêu/VNA/CVN

Petit à petit, Hô Chi Minh-Ville se réapproprie ses rivières et canaux. Encore confidentiel il y a une décennie, le tourisme sur l’eau ne cesse de se développer. Aujourd’hui, il est devenu source d’importantes retombées économiques et représente une véritable image de marque pour la ville.

La mégapole du Sud dispose actuellement d’un réseau de transport fluvial assez développé qui la relie aux provinces voisines comme Binh Duong, Tây Ninh, Dông Nai, Long An, Bà Ria-Vung Tàu et au delta du Mékong notamment.

Un réseau prêt à l’emploi

En banlieue, le dense réseau de voies d’eau a créé des régions peuplées et des écosystèmes diversifiés qui attirent de nombreux touristes. Autant dire que la ville dispose de nombreux atouts pour que cette nouvelle filière touristique participe au développement économique avec un fort potentiel en termes d’activités et d’emplois.

Selon le Service municipal des communications et des transports, actuellement, les circuits courts comme Nhiêu Lôc – Thi Nghè, Bên Nghe sont assez courus. Avec des circuits moyens comme Sai Gon - Cu Chi, les voyageurs auront l’occasion de se rendre aux fameux tunnels de Cu Chi et dans des sites d’écotourisme (vergers) le long du fleuve Sài Gon.

Le circuit  Sài Gon - Cân Tho connaît un vrai succès, avec la réserve naturelle de Cân Gio comme site phare. En outre, la ville a mis l’accent sur le développement des circuits vers les provinces occidentales comme Tiên Giang, Vinh Long, An Giang... La ville propose aussi des services de restauration et de distraction sur le fleuve Sài Gon, de  location de barques, de canoës... gérés par des acteurs du secteur privé.

À noter que les paquebots étrangers peuvent accéder au centre-ville via le port de Nhà Rông Khanh Hôi et l’embarcadère de Bach Dang. Le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville a dévoilé un plan de développement du tourisme fluvial pour la période 2017-2020. Il repose sur une stratégie d’actions multiples qui vise à faire de la voie d’eau et de ses abords un espace attractif et durable au bénéfice des usagers et des territoires.

Concrètement, la  ville compte développer sept lignes touristiques fluviales intra-muros et vers les provinces de Dông Nai, Bà-Ria-Vung Tàu, et investir dans des ports et embarcadères. L’objectif est aussi de développer l’offre de services, les conditions de navigation, d’améliorer l’entretien des canaux mais aussi des berges de même que l’accueil des visiteurs.

Dans le cadre de ce plan, le 25 novembre dernier, la ville a autorisé la Sarl Thuong Nhât à inaugurer une ligne de bateaux-bus sur le fleuve Sài Gon, du centre du 1er arrondissement à destination de celui de Thu Duc. Ce mois-ci, le secteur municipal des communications et des transports envisage de mettre en service la ligne touristique Sài Gon - Cân Gio.

Malgré ses énormes potentialités, la ville rencontre encore des difficultés dans le développement du tourisme fluvial. Lors d’un récent colloque sur le développement des voies fluviales liées au tourisme, de nombreuses entreprises ont souligné les défis auxquels cette forme de tourisme doit faire face, notamment depuis la fermeture en 2015 de l’embarcadère de Bach Dang.

Compléter et moderniser les services de base

Le fleuve Sài Gon à la nuit tombée.

Selon Liêu Thi My Hanh, directrice de la compagnie par actions de l’investissement Hoàng Triêu, qui dispose de 15 vedettes rapides, les infrastructures insuffisantes sont la principale source de problèmes. En effet, dans le centre-ville, il n’y a que trois embarcadères que sont Tân Cang, Câu Mông et Vuon Kiêng. Et Câu Mông n’a pas ni salle d’attente ni toilettes. S’y ajoutent des frais de location beaucoup trop élevés...

«Pour développer le tourisme fluvial, il faut investir dans les infrastructures. En outre, pour créer des produits touristiques fluviaux de haute qualité, il est nécessaire de fixer des objectifs concrets et d’accorder de l’importance aux traits culturels caractéristiques du Sai Gon d’antan», a estimé Mme Hanh.

«Depuis la fermeture de l’embarcadère de Bach Dang dans le 1er arrondissement, les bateaux touristiques rencontrent beaucoup de difficultés. La ville devrait prévoir des politiques d’aides concrètes et les entreprises doivent aussi être plus dynamiques. Les embarcadères sont considérées par les voyagistes comme la pierre angulaire de la stratégie à mener», a partagé Nguyên Hai Linh, patron des bateaux touristiques Elisa.

D’après An Son Lâm, chef du groupe des bateaux à voile Dong Duong : «en raison de la fermeture de l’embarcadère de Bach Dang, les voyagistes doivent louer le port de Sai Gon avec des frais beaucoup trop élevés. Plusieurs ont du mal à joindre les deux bouts».

Face aux difficultés des voyagistes, Bùi Ta Hoàng Vu, directeur du Service municipal du tourisme, a informé que la ville était en train de réaménager embarcadères et ports et d’élaborer des normes pour les embarcadères touristiques. En outre, ledit Service a demandé d’accélérer la construction du pont de la voie ferrée de Binh Loi au-dessus du fleuve Sài Gon afin de faciliter la circulation des bateaux, notamment de ceux liés au tourisme.

La ville devra aussi mettre l’accent sur l’amélioration de la qualité professionnelle des acteurs du tourisme fluvial et une meilleure gestion étatique du secteur. En outre, il sera nécessaire pour la ville d’améliorer la qualité de l’environnement sur les lignes fluviales notamment en intramuros sur les canaux de Nhiêu Lôc, Tàu Hu, Bên Nghe, Lo Gôm, ce qui passera par des activités de sensibilisation auprès des riverains.

L’écotourisme continue à se développer dans les territoires. Les collectivités trouvent dans cette tendance des opportunités économiques durables. Entre aspirations écologiques et paramètres socio-économiques en mutation, le tourisme fluvial constitue de plus en plus une alternative aux pratiques et circuits plus classiques. Il permet notamment aux usagers de se réapproprier les patrimoines culturels, historiques et géographiques avec une proximité et une immersion différentes et dans un rapport au temps renouvelé.


Huong Linh/CVN

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