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Le Vietnam s’efforce d'atteindre l’objectif de mettre fin à l’épidémie du VIH/sida en 2030. |
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN |
Le traitement antirétroviral est une solution efficace pour protéger et améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH ainsi que diminuer le risque de transmission. Les ARV limitent la multiplication du VIH en bloquant une étape de son cycle de réplication : soit son entrée dans la cellule, soit l’action d’enzymes.
Selon le Département de prévention et de lutte contre le VIH du ministère de la Santé, le traitement antirétroviral est appliqué au Vietnam depuis 2004. Il est maintenant réalisé dans 325 centres de traitement et 562 stations médicales dans les 63 provinces et villes du pays. Fin juin dernier, on dénombrait plus de 110.000 séropositifs en bénéficiant.
Le Vietnam a été l’un des premiers pays du monde à expérimenter avec succès l’initiative Traitement 2.0 de l’OMS et de l’ONUSIDA.
Succès encourageants
à Son La et Diên Biên
Selon le médecin Tong Van Su, du Département des maladies infectieuses de l’hôpital du district de Muong La, province de Son La (Nord-Ouest), son département dénombre dix enfants touchés par le VIH, dont un cas très particulier où le virus a été transmis par sa tante qui allaitait souvent le petit en l’absence de la mère, et ce sans savoir qu’elle était contaminée. C’est à l’hôpital que les parents ont découvert que leur enfant avait été infecté. Mais grâce au traitement antirétroviral, il a pu survivre.
Son La compte plus de 10.430 personnes séropositives dont 6.167 sidéens. Le traitement antirétroviral est appliqué dans tous les centres de santé de la province et jusqu’en juin dernier, 3.300 patients en avaient bénéficié.
Le vice-ministre de la Santé, Nguyên Thanh Long, a exhorté les autorités, les organismes compétents et les experts à travailler ensemble pour mieux lutter contre le VIH/sida. Il a également appelé Son La à développer la cure de désintoxication par méthadone dans toutes ses communes.
Aujourd’hui, environ 110.000 séropositifs bénéficient d’un traitement antirétroviral. |
Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN |
Diên Biên a été l’une des premières provinces de la région Nord-Ouest à appliquer le traitement antirétroviral. Plus de 2.420 patients en ont bénéficié. Depuis 1998, Diên Biên a découvert 7.619 porteurs du VIH dont 3.321 sont décédés. «La tendance actuelle est une baisse du nombre de nouveaux cas», a informé un représentant du Centre provincial de prévention et de lutte contre le VIH.
Bientôt la fin de l’aide internationale
Jusqu’à présent, les traitements antirétroviraux ont été accessibles gratuitement grâce au soutien des organisations internationales. Cependant, le Vietnam étant maintenant classé dans la liste des pays à revenu moyen, les donateurs ont commencé à baisser cette aide, qui cessera complètement fin 2017.
«Plus de 100.000 personnes séropositives reçoivent gratuitement des traitements antirétroviraux dans le pays, pour un coût de 420 milliards de dôngs (19 millions de dollars) par an. Ainsi, le frais de traitement antirétroviral est-il d’environ 180 dollars par an et par patient», a informé Nguyên Hoàng Long, directeur du Département de prévention et de lutte contre le VIH/sida.
Le ministère de la Santé a publié en 2015 la circulaire N°15 qui stipule que l’assurance-santé couvrira tous les frais de traitement, mais seulement pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 6 ans. Pour les autres personnes n’entrant pas dans ces deux catégories, la prise en charge sera de 80% à 95%. «C’était un effort important du secteur de la santé», a noté une représentante du ministère de la Santé.
Le gouvernement vietnamien a fait de nombreux efforts dans la prévention et la lutte contre le VIH/sida, soutenant notamment la mise en œuvre de programmes de traitement médicaux. Il a aussi élaboré des politiques qui servent de pilier dans le déploiement du programme expérimental de soin et d’amélioration des traitements. En 2015, le gouvernement a ajouté 60 milliards de dôngs (2,7 millions de dollars) au budget pour l’achat de médicaments antirétroviraux, un chiffre cependant en-deçà des besoins réels.
«Ces prochaines années, lorsque le Vietnam cherchera de nouvelles manières de soutenir sa lutte contre le VIH, il devra se rapprocher de nouveaux partenaires et trouver de nouvelles méthodes pour fournir des services de traitement», a estimé Rena Bitter, consule générale des États-Unis à Hô Chi Minh-Ville.