Selon les statistiques du Fonds de recyclage du Service des ressources naturelles et de l'environnement de Hô Chi Minh-Ville, chaque habitant jette quotidiennement de 30 à 60 sacs en plastique. Il y a trois ans, ledit Fonds a réalisé un sondage sur la réduction de l'utilisation des sacs plastiques. Sur 300 personnes interrogées, 210 se sont déclarées prêtes à réduire l'usage des sacs plastiques. Tandis que 90 autres peuvent payer "sans hésitation" pour l'utilisation de ces sacs. Quant aux 27 supermarchés interrogés, environ 20 d'entre eux seraient prêts à limiter l'usage des sacs plastiques.
Pour minimiser les impacts néfastes sur l'environnement, depuis des années, la municipalité a lancé une campagne de refus de l'usage de sacs plastiques dans la population et chez les commerçants.
Répondant à cet appel, les supermarchés comme Big C, Co.op Mart, Metro... ainsi que de nombreux commerçants des marchés de Bên Thành, Binh Tây, Bà Chiêu et Nguyên Tri Phuong utilisent des sacs en tissu et en papier à la place des sacs plastiques. Les chaînes Metro, ainsi que Big C vendent pour leur part des sacs en fibre propylène qui peuvent être utilisés plusieurs fois, d'un coût de 6.000 à 7.000 dôngs chacun, aux clients, afin de limiter la distribution de sacs plastiques.
En ce qui concerne les activités de communication, les organisations de la jeunesse et de la femme ont organisé des programmes de sensibilisation à la réduction de l'utilisation des sacs plastiques. Les organisations de la jeunesse de certains districts et arrondissements ont proposé aux jeunes de produire des sacs en papier pour les offrir aux commerçants des marchés.
Besoin d'un "coup de pouce"
Cependant, les activités de sensibilisation ne sont pas organisées régulièrement et les résultats laissent à désirer. Selon une enquête dans les établissements de production des sacs plastiques, réalisée par le Fonds de recyclage, des 39 établissements interrogés 24 ne reconnaissent pas les impacts néfastes pour l'environnement de leurs produits. En outre, en raison de leur coût de production élevé, les sacs en papier, en tissu, ceux jetables ou recyclés, ne sont pas appréciés par la population ainsi que par les commerçants des marchés. De plus, l'absence de sanctions sévères ainsi que de règlementations juridiques adéquates constitue aussi un facteur de limitation.
L'intervention de l'État serait indispensable, d'après les experts en environnement. Afin de limiter l'usage des sacs plastiques, il faudrait en outre adopter des sanctions sévères, a suggéré Lê Van Khoa, directeur du Fonds de recyclage de Hô Chi Minh-Ville.
Selon les experts, une imposition fiscale élevée des établissements de production pourrait être une solution efficace. Les sommes provenant de ces taxes pourrait contribuer aux activités de protection de l'environnement. En outre, les services concernés devraient encourager les établissements susdits de produire des sacs "amicaux" pour l'environnement. Une assistance financière aux établissements de production, ainsi que des campagnes de sensibilisation renforcées sont aussi des solutions efficaces, soulignent les experts.
Encourager les produits "respectueux de l'environnement"
La production de sacs plastiques biodégradables "respectueux de l'environnement" par des entreprises vietnamiennes a été au centre des discussions de scientifiques ainsi que des services concernés durant ces dernières années.
Lê Lôc, président du conseil d'administration d'une fabrique de sacs plastiques biodégradables implantée à Hô Chi Minh-Ville, explique que dans ce contexte, sa société a du rechercher les normes internationales ainsi qu'envoyer ses produits à l'étranger pour les faire évaluer. "À ce jour, nos produits sont exportés aux États-Unis, au Canada et au Japon".
En tant qu'organisme de gestion de l'État, le Service municipal des sciences et des technologies a organisé un séminaire international sur l'impact néfaste pour l'environnement des sacs plastiques, dans le cadre du Mois des sacs plastiques "amicaux de l'environnement". Selon Phan Minh Tân, directeur dudit service, c'est une occasion de sensibiliser à l'utilité de ces produits pour la protection de l'environnement. Toujours d'après lui, l'État devrait publier les normes et les critères de ces produits, ainsi que mieux encourager les producteurs.
Hoàng Nam/CVN