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L'hépatite B, une infection du foie, peut provoquer, si elle n'est pas soignée, des complications mortelles comme la cirrhose ou le cancer.
Le nombre de décès dus à ces complications se monte à 600.000 chaque année, d'après les estimations de cette étude parue dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology
La situation est particulièrement préoccupante chez les femmes enceintes, qui peuvent transmettre le virus à leur enfant : seules 1% d'entre elles dans le monde reçoivent un traitement adéquat.
L'une des raisons est le sous-diagnostic. Si un test existe depuis le début des années 1970, neuf malades sur dix s'ignorent.
Le virus est hautement contagieux, se transmettant facilement par le sang ou d'autres fluides corporels. Et les enfants en sont souvent les victimes.
La maladie est incurable, mais des antiviraux permettent de lutter contre les symptômes. Par ailleurs, un vaccin existe depuis le début des années 1980, recommandé par l'Organisation mondiale de la santé depuis 1992 chez les nouveau-nés dès les premières 24 heures. Mais seulement la moitié d'entre eux dans le monde le reçoivent aussi rapidement.
"La plupart des transmissions de mère à enfant ont lieu dans les quelques jours suivant la naissance, donc l'injection à la naissance est vitale", a souligné le principal auteur de l'étude, Homie Razavi, virologue au centre de recherche CDA de Louisville (Colorado, États-Unis).
Seize pays concentrent plus de 80% des enfants de cinq ans affectés. Or un seul, la Chine, atteint une couverture vaccinale de 90% à la naissance.
L'étude rassemble les données de 435 autres, et les travaux de plus de 600 experts nationaux. Elle a abouti à une estimation de 292 millions de malades en 2016, soit 4% de la population mondiale.
Le virus est le plus répandu en Asie orientale et en Afrique subsaharienne. En Centrafrique notamment, 12% de la population est atteinte. Cinq pays émergents (Chine, Inde, Indonésie, Nigeria et Philippines) comptent pour 60% des infections.
"Cette étude détaille à quel point sont mal placées les priorités et les dépenses pour le traitement contre l'hépatite B", ont commenté deux professeurs de médecine cités par The Lancet, Geoffrey Dusheiko et Kosh Agarwal. D'après eux, "il faut élever la prise de conscience quant à l'hépatite B au même niveau que celle concernant le VIH".
AFP/VNA/CVN