Hector Obalk, de l'histoire de l'art au stand-up

Offrir au public un récit captivant et lui faire aimer la peinture avec humour : c'est le pari réussi d'Hector Obalk, historien et critique d'art de 63 ans, désormais tête d'affiche d'un "one man show" à succès.

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L'historien et critique d'art Hector Obalk, à Paris le 6 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Spectacle en musique et en images constamment renouvelé grâce à des histoires de peintres et de tableaux différentes, "Toute l'histoire de la peinture en moins de deux heures" a conquis d'innombrables adeptes depuis sa création à Paris en 2019.

"Ce n'est pas une idée, c'est toute ma vie !", affirme ce passionné, né Eric Walter en 1960, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), d'une mère linguiste et d'un père agrégé de physique et de chimie, quelques minutes avant d'entrer en scène dans la grande salle parisienne du 13e Art.

Fort de son expérience professionnelle de plusieurs décennies en tant qu'auteur de documentaires sur la peinture occidentale pour la télévision et critique d'art, ce pince-sans-rire débonnaire a décidé de se lancer un défi : "que le public reparte avec une sensibilité à la peinture qu'il n'avait pas en arrivant", dit-il, regard faussement blasé derrière ses lunettes et pipe au bec.

Dans la salle de spectacle, un millier de tableaux miniatures, retraçant des siècles d'histoire, sont projetés façon mosaïque sur grand écran. Puisant dans ce "mur d'images", Hector Obalk "zoome" sur quelques tableaux qu'il décrit simplement, avec précision et un vocabulaire courant et décalé, car "on ne retient rien si on ne les regarde pas en détail", souligne-t-il.

"L'école Obalk"

L'historien et critique d'art Hector Obalk, à Paris le 6 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

C'est ce "sens du détail" allié à sa "drôlerie" et son "travail acharné, sans jamais verser dans un perfectionnisme ennuyeux" qui a séduit Morwenn Augrand, chargé, avec deux autres coéquipiers, de filmer et fabriquer les images et la base de données du spectacle.

"Je rêvais de travailler avec lui et ça s'est réalisé. Je n'ai pas fait les Beaux-Arts mais j'ai fait +l'école Obalk+ et c'est formidable", confie cet ingénieur, également peintre. Après Léonard - Caravage - Chardin, etc. dans le parcours A, Raphaël - Vélasquez - Ingres, etc. dans le B, voici Bosch - Van Eyck - Manet... dans le parcours C.

Hector Obalk fait découvrir au public L'Agneau mystique de Van Eyck comme aucun autre avant lui, parlant des personnages "de tous âges et de toutes les époques" qui le composent ou de la flore extraordinaire devant laquelle on peut passer sans la voir.

Sa vision contemporaine et truculente du Jardin des délices, l'un des tableaux les plus célèbres du peintre néerlandais Jérôme Bosch (1450-1516) fait hurler de rire le public, avec une interprétation très personnelle du paradis et de l'enfer, mêlant références sexuelles et religieuses avec force mimiques qui rappellent le burlesque d'un Buster Keaton.

"Inclure"

Mêmes sourires, éclats de rire et moments d'émerveillement devant la poésie du récit, ponctué de musique classique, sur la notion d'instant chez le Caravage, le Bar aux Folies Bergère de Manet ou les animaux au zoo de Gilles Aillaud, l'un des peintres préférés d'Hector Obalk auquel le Centre Pompidou consacre une rétrospective jusqu'en février.

Avec ce spectacle mêlant artistes et époques, "l'idée, c'est d'inclure tout ce qui s'exclut, des mondes qui sont autonomes et n'ont pas besoin les uns des autres", explique le +showman+, auteur, entre autres, d'un livre intitulé "Aimer, Voir" (Hazan). "Mon mentor, Francis Pasche, psychanalyste me disait : ce qui est beau avec l'esthétique, c'est que le monde de Balzac, est un monde en soi qui n'a pas besoin de celui de Stendhal".

"J'ai passé dix ans sur Marcel Duchamp, huit ans sur le maniérisme (courant esthétique de la fin de la Renaissance, ndlr), je ne sais pas combien d'années sur le XVIIIe et le XIXe siècles. J'ai découvert des choses nouvelles à tout âge et je n'ai pas arrêté de tout apprendre sur le sujet", assure Hector Obalk.

"Est-ce qu'on peut tout résumer sans être superficiel ? C'était ça le challenge", ajoute-t-il, tandis que le violoncelliste Raphaël Perraud et le violoniste Pablo Schatzman, qui accompagnent son récit en musique, répètent un morceau de l'Italien Niccolo Paganini, compositeur virtuose du début du XIXe siècle.

AFP/VNA/CVN

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