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Pour Henry (gauche), son plus grand souhait est que le Vietnam puisse surmonter la pandémie de COVID-19. |
Photo : NVCC/TN |
L'Australien Matyas Folop, 38 ans, vivait au Vietnam pendant quatre ans, jusqu'à début 2020, où il est retourné en Australie pour rendre visite à sa famille tout en projetant de retourner au Vietnam en mars la même année. Mais la pandémie s’est déclenchée et il est resté bloqué en Australie pendant un an et demi.
"Je voulais vraiment revenir au Vietnam, c’est pour cela que j’ai décidé de faire le voyage malgré la quarantaine de quatre semaines à l’arrivée et tous les frais qui lui sont liés. Au total, j’ai dépensé plus de 4.000 USD : 1.500 USD pour le billet d'avion, 1.800 USD pour les frais d'isolement dans l'hôtel, 872 USD pour le visa, 204 USD pour les assurances et autres dépenses. Après tout cela, j’ai pu rentrer au Vietnam en juin 2021", a-t-il confié.
Si Matyas était heureux de pouvoir revenir au Vietnam, son arrivée a coïncidé avec la 4e vague épidémique à Hô Chi Minh-Ville. "Une période vraiment horrible". Heureusement pour lui, son entreprise commerciale en Australie n'a pas été affectée, ses revenus non plus.
Par contre, le Britannique Henry Barany, 35 ans, a lui rencontré de nombreuses difficultés lorsque son commerce dans l'arrondissement de Binh Thanh est tombé dans l'état stagnant. "Mon magasin de motos Phát Phúc Racing a dû fermer complètement pendant plus de trois mois. Heureusement que la société de location de véhicules The Extra Mile, que j'ai créé avec un ami, a elle pu tenir le coup grâce au soutien de notre clientèle fidèle", a-t-il partagé.
De son côté, l'Indien Robin Deepu, qui vit et travaille au Vietnam depuis une dizaine d'années, ne pouvait pas s'imaginer que Hô Chi Minh-Ville allait devoir faire face à de telles difficultés. Ses entreprises situées dans le 1er arrondissement, au cœur de Hô Chi Minh-Ville, et à Hôi An (province de Quang Nam, au Centre) ont dû s'arrêter. "Dans l'ensemble, nous avons des difficultés financières. Mais la pandémie est comme les autres défis de la vie auxquels nous devons faire face", s'est-il exprimé.
Nostalgie
Le père d'Henry vit au Vietnam depuis 27 ans et lui a transmis son amour pour le pays. Vivant lui-même ici depuis 14 ans, le Britannique n'avait jamais vu la ville autant souffrir que lors de cette épidémie. "Je me sens mal à l'aise de voir ma ville adoptive traverser cette période extrêmement difficile", a-t-il déclaré.
Éloigné de sa mère et de sa grand-mère restées en Angleterre, Henry s’est fait beaucoup de soucis pour leur santé. "Je reviendrai leur rendre visite immédiatement, d'une manière ou d'une autre, dès que les restrictions de déplacement seront levées", a indiqué le propriétaire du magasin Phát Phúc Racing.
En Inde, la famille de Robin a connu une période très difficile. Ses parents ont tous deux été infectés par le COVID-19. "J'étais impuissant et frustré de ne pas pouvoir les aider. Heureusement, ils ont reçu de bons soins et se sont complètement rétablis", a-t-il informé avec émotion.
Trevor (droite), un membre de la "famille Baba", qui a fait un projet de cuisine caritative pendant trois mois. |
Photo : NVCC/TN |
De même, l'Australien Trevor Long, 56 ans, vit au Vietnam depuis neuf ans dont deux ans pleins de difficultés en raison de la pandémie de COVID-19. Son magasin Saigon Motorcycles dans la ville de Thu Duc a dû fermer ses portes lorsque Hô Chi Minh-Ville était en distanciation sociale. Pire, il n'a pas pu retourner en Australie, où son père est décédé en février 2021 sans présence de Trevor. "Nous vivons au jour le jour en espérant quelque chose de positif", a-t-il déclaré.
Courage, le Vietnam !
Malgré les difficultés, les étrangers qui se sont attachés au Vietnam en général et à Hô Chi Minh-Ville en particulier souhaitent toujours y vivre et y apporter leur contribution. Ainsi, pendant la période de distanciation sociale, pour marquer leur solidarité envers la population locale, Henry, Matyas, Robin et Trevor ont participé à plusieurs reprises à des activités de bénévolat pour aider les habitants de Hô Chi Minh-Ville à lutter contre l'épidémie.
Matyas a rejoint deux groupes de bénévoles, Nova Volunteers et Flying Heat. Avec le premier, lui et les autres volontaires ont passé beaucoup de temps à recevoir des produits de première nécessité et à charger des camions pour ravitaillier de nombreux arrondissements et districts isolés. Avec Flying Heart, Matyas a collecté plus de 8.000 dollars australiens pour ce groupe de bénévoles afin d'acheter du riz et des aliments frais pour les personnes dans le besoin.
"Je veux faire quelque chose pour le pays dans lequel je vis depuis quatre ans. Je me sens chanceux de ne pas avoir à me soucier de la nourriture, du logement et de l'argent. Par conséquent, je veux aider les personnes nécessiteuses. Vraiment, cela me fait me sentir mieux, plus positif", a-t-il partagé.
Environ 2.000 rations de riz ont été cuisinées chaque jour par Baba's Kitchen pour être livrées |
Photo : NVCC/TN |
Pour sa part, Henry a fait équipe avec ses amis proches Robin Deepu et Frank Vossen, les propriétaires de Baba's Kitchen. Ils ont mis en place une cuisine caritative pendant trois mois. Plus de 2.000 rations de riz ont été cuisinées chaque jour pour être livrées à des hôpitaux, des centres de vaccination, des orphelinats et des sans-abri.
"Le financement pour la mise en œuvre du projet provient de nous-mêmes, un groupe d'amis proches, d'étrangers vivant depuis longtemps au Vietnam, de clients et de bienfaiteurs du monde entier. Nous appelons ce groupe de personnes merveilleusement gentilles "la famille Baba". Le restaurant Baba's Kitchen à Thao Diên est utilisé comme cuisine caritative et tous les membres de l'équipe ainsi que les autres bénévoles ont participé à la réalisation de ce projet solidaire".
Témoin des épreuves et des souffrances que la mégapole du Sud a traversées à cause du COVID-19, Henri ressent la vitalité des Saigonais. Gardant le moral, ils se rassemblent, s'entraident face aux difficultés. "Chaque jour, nous remercions tous les participants aux activités caritatives pour leur aide et leur soutien continus". D'une nature positive, ils s'encouragent : "Nous nous disions toujours : soyons forts, soyons prudents et restons optimistes !".
Trevor a, lui aussi, été un des membres de "la famille Baba". Il a participé à l’emballage et à la distribution de la nourriture aux nécessiteux. Pour lui, les habitants de la mégapole du Sud ont été merveilleux de courage durant cette épreuve.
À présent, chacun retrouve une vie à peu près normale. Matyas achève les procédures afin de recevoir une carte de séjour temporaire pour commencer un nouvel emploi au Vietnam. Il projette aussi de soutenir un ami qui est responsable d'un centre d'éducation pour enfants pauvres dans le 8e arrondissement ainsi que d'aider les sans-abri.
Pour Henry, Robin et Matyas, leur plus grand souhait est que le Vietnam puisse surmonter la crise sanitaire et s'adapter au COVID-19. Ce qu'ils ont fait au cours des trois mois de distanciation sociale dans la mégapole du Sud, c'est comme pour remercier et rendre hommage au pays qui les a adoptés. "Nous serons les premiers à sauter de joie lorsque Hô Chi Minh-Ville sera à nouveau en bonne santé. Courage, le Vietnam !", a lancé Henry, le Britannique qui est au Vietnam depuis 14 ans, toujours plein d'enthousiasme.